La France doit-elle se retirer du Mali ?
DÉBAT. Dans un récent entretien accordé au JDD, le président de la République Emmanuel Macron semble ouvrir la porte à un retrait des troupes françaises engagées au Mali dans le cadre de l’Opération Barkhane et dans un contexte délicat de coup d’État dans le pays. La France doit-elle se retirer ? C’est le débat de ce mercredi.
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Dans un long entretien accordé au Journal du Dimanche ce dimanche 30 mai et consacré à sa politique africaine, Emmanuel Macron a sous-entendu – en rapportant une discussion qu’il avait eu avec le président Bah N'Daw – que les forces armées françaises engagées en opération extérieure au Mali pourraient se retirer si des compromissions étaient établies entre le pouvoir central et djihadistes :
« L'islamisme radical au Mali avec nos soldats sur place ? Jamais de la vie ! Il y a aujourd'hui cette tentation au Mali. Mais si cela va dans ce sens, je me retirerai. Depuis trois ans, j'ai dit au sein de plusieurs conseils de défense que nous devions penser à la sortie. Au sommet de Pau, j'ai préparé un chemin de sortie. Je suis resté à la demande des États, parce que je pensais que la sortie était un point de déstabilisation. Mais la question se pose, et nous n'avons pas vocation à rester éternellement là-bas. »
Le contexte
La présence de militaires français dans la région du Sahel, et plus particulièrement au Mali, remonte au lancement de l’opération Serval en janvier 2013 par François Hollande, à la demande du président malien par intérim Dioncounda Traoré. L’objectif est alors de stopper l’avancée de plus d’un millier de djihadistes vers la capitale Bamako.
L’opération Serval est ensuite remplacée par l’opération Barkhane (encore en activité à ce jour) dans le cadre du partenariat militaire avec les pays du G5 Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad. Depuis août 2014, cette opération aura permis la neutralisation de plusieurs centaines de djihadistes, mais a aussi entraîné la mort de 45 soldats français.
Outre l’appel à l’aide de Bamako contre les djihadistes, la présence de l’armée française s’explique par la volonté de Paris de pacifier la région du Sahel pour éviter qu’elle ne devienne une...