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La France, « ennemi traditionnel et éternel » : un ministre algérien relance les hostilités

ARTICLE. Alors qu’une délégation ministérielle française menée par Jean Castex était censée se rendre en Algérie ce dimanche 11 avril, la visite a été soudainement annulée. La raison officielle ? Le « contexte sanitaire ». Mais officieusement, c’est le signe du reflux des tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie…

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C’est une déclaration – que l’on pourrait qualifier de « gratuite » – de Hachemi Djaâboub, ministre algérien du Travail et de la Sécurité sociale, lors d’une séance de questions orales du Conseil de la nation (Sénat algérien), le jeudi 8 avril, qui a été rapportée par le journal algérien francophone Tout sur l’Algérie. Alors que lui était posée une question au sujet du déficit du système de retraites algérien, le ministre s’est fendu d’une comparaison avec d’autres pays ayant un régime de retraites déficitaire, dont la France, affublée d’un surnom peu délicat :

« Pour ce qui est du déficit de la CNR, je voudrais dire que toutes les caisses de retraite dans le monde souffrent. Je peux donner quelques chiffres qu’on peut vérifier sur internet, notre ennemi traditionnel et éternel, la France, a un déficit de 44.4 milliards d’euros dans sa caisse des retraites » a-t-il ainsi déclaré.

Politique d'apaisement... ou de repentance ?

Cette petite phrase intervient dans un contexte, paradoxalement, d’apaisement entre les deux pays. Emmanuel Macron s’efforce depuis son élection en 2017 de donner des gages à son homologue algérien afin de mettre un terme à la compétition mémorielle concernant notamment la guerre d’Algérie. Ainsi, lors de son voyage en février 2017 en Algérie, Emmanuel Macron avait estimé que « la colonisation est un crime contre l’humanité », position qu’il avait réaffirmée en janvier 2020 lorsqu’il avait dit que la colonisation avait « à peu près le même statut que la Shoah pour Chirac en 1995 ».

Autres gages de la bonne volonté de l’administration Macron, la restitution, le 3 juillet 2020, de vingt-quatre crânes d’insurgés algériens décapités en 1849...

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