Les guerres de la bourgeoisie progressiste
CONTRIBUTION / OPINION. Comme dans tous les domaines, l’oligarchie déconnectée impose ses vues progressistes en géopolitique. Ce qui la conduit à exalter les identités étrangères tout en niant aux Français la légitimité d’être fiers de la leur.
La bourgeoisie progressiste a adopté les valeurs de tolérance et d’ouverture à l’autre de ses ancêtres des Lumières. Elle a en horreur tous les extrémismes. Elle ne perçoit le danger des guerres que lorsqu’il est accompagné d’agressivité et de violence qu’elle attribue à des individualités (Khadafi, Saddam Hussein, Milosevic, Poutine…) et non à des masses. Elle bénéficie, avec l’immigration, d’une domesticité exotique et mal rémunérée. Elle a des contacts civils et agréables avec des pairs de toutes origines et de toutes couleurs. Elle voit dans le rejet des étrangers des milieux populaires un racisme qu’elle réprouve.
Héritière des valeurs des Lumières et de la maçonnerie, elle rêve d’un monde régi par la raison et l’intérêt bien compris et se méfie des passions populaires identitaires qu’elle imagine, à tort ou à raison, pouvant conduire au chaos ou à la guerre civile. Ce faisant, elle méconnaît l’importance de l’identité pour donner du sens, particulièrement dans une période caractérisée par la peur d’un futur incertain. Sa mise en avant des vertus de tolérance l’amène à considérer avec bienveillance les identités étrangères sans voir le danger qu’elles représentent pour l’identité nationale. D’ailleurs, sa passion pour la raison universelle lui fait croire que le monde lui ressemble dans cette vision universaliste, et elle croit que les idéaux des lumières seront portés un jour ou l’autre par toute humanité, méconnaissant l’importance des émotions et des passions qui, pour elle, sont la survivance d’une âme primitive.
Ainsi, dans le conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine, elle prend parti sans réfléchir pour ceux qu’elle considère comme les victimes d’une agression sauvage et barbare. Elle voit dans Poutine un nouvel Hitler qui ne rêve que d’expansion territoriale, sans voir les intérêts et les enjeux des puissances et plus précisément les motivations stratégiques, mais aussi psychologiques des dirigeants occidentaux...