Mario Draghi appelle l’UE à agir comme « un seul État »
ARTICLE. Exaspéré par l’inaction supposée de la Commission von der Leyen 2.0 sur le terrain de la compétitivité, l’ancien patron de la BCE appelle à accélérer le calendrier de l’intégration européenne.
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Six mois après la présentation de son rapport sur la compétitivité, « Super Mario » est colère. À l’occasion de la « semaine parlementaire européenne », organisée par le Parlement européen et le Parlement polonais – pays qui assure la présidence tournante du Conseil de l'UE –, l’ancien président de la Banque centrale européenne était à nouveau invité, ce mardi 18 février, à discuter autour de son document remis le 9 décembre dernier à Ursula von der Leyen. « La dernière fois que je me suis adressé au Parlement européen, j'ai essentiellement défini les lignes principales du rapport. Aujourd'hui, cinq mois plus tard, que faisons-nous ? Nous avons discuté. Que tirons-nous de cette discussion ? », a lancé l’ancien Premier ministre italien à une assemblée interloquée.
« Ce qui est dans le rapport est encore plus urgent qu'il y a cinq mois. Mais c'est tout », s’est-t-il exaspéré avant d’avertir : « J'espère que la prochaine fois, si vous m'invitez, nous pourrons discuter de ce qui a été fait de manière efficace. » En matière d’efficacité, le maître-mot, pour Mario Draghi, c’est l’investissement. « Les besoins de financement sont énormes: 750-800 milliards d'euros par an sont une estimation prudente », estime-t-il, pour concurrencer les États-Unis et la Chine sur les progrès et l’innovation, notamment en matière d’intelligence artificielle.
L’ancien patron de la BCE appelle à mettre l’argent public à contribution, affirmant : « On dit non à la dette publique. On dit non au marché unique. On dit non à la création d’une union du marché des capitaux. On ne peut pas dire non à tout. [...] Si vous ne faites pas ces efforts, vous devez aussi admettre, pour être cohérent, que vous n’êtes pas capable de maintenir les valeurs fondamentales pour lesquelles cette UE a été créée », a-t-il lancé, sans toutefois définir lesdites valeurs. Et de conclure: « Quand vous me demandez ce qui...