Union européenne

Plan de relance de l’UE : déjà un fiasco !

ANALYSE. La moitié du plan de relance tant vanté de l’UE pourrait ne jamais voir le jour. Le volet « emprunts », estimé à 360 milliards d'euros, n’intéresse déjà plus l’Espagne. L’Italie et le Portugal pourraient suivre le même chemin. En cause : le taux d’emprunt (1,15%) supérieur aux taux d’emprunt nationaux.

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L’argument principal avancé par les partisans de l’UE pour défendre leur plan de relance était qu’ensemble nous obtiendrions des crédits à meilleur marché. L’affirmation était déjà douteuse car même si l’UE obtenait un bon taux d’emprunt, certains pays, comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la France, auraient été lésés. La réalité est finalement que ce taux sera loin d’être intéressant pour les pays. Le 12 septembre, l’économiste finlandais, Tuomas Malinen, révélait que le taux d’emprunt pour le plan de relance de l’UE serait de + 1,15 % [1] !

Cela veut donc dire que pour lever les hypothétiques 750 milliards d’euros, les pays membres de l’UE devront payer bien plus puisqu’il faut rembourser les 750 milliards de capital mais aussi les intérêts.

C’est dans ces conditions que l’on a appris lundi que l’Espagne ne ferait pas appel au volet « emprunts » du plan de relance [2]. Rappelons au passage au lecteur que le plan de relance comprenait un volet « subventions » pour 390 milliards d’euros et un volet « emprunts » pour 360 milliards d’euros. L’Espagne était éligible à 70 milliards d’euros d’emprunt. Après s’être vantée en juillet d’avoir obtenu la part du lion concernant les prêts, Madrid se rend compte que cette opération lui coûterait plus cher que cela ne lui rapporterait. L’Espagne peut emprunter actuellement à 10 ans à + 0,03 %. Il lui est infiniment plus profitable d’emprunter elle-même que de passer par le mécanisme d’emprunts du plan de relance. Au passage, cela lui permet aussi de moins dépendre des injonctions de Bruxelles, et nul doute que le gouvernement de Pedro Sánchez y pensait également avant de refuser ce volet.

Les dernières informations venant de Bruxelles laissent à penser que l’Italie et le Portugal vont très probablement suivre le même chemin que l’Espagne. Rien ne serait plus logique puisque l’Italie emprunte à 10 ans à + 0,04 % et le Portugal à + 0,02 %. Il faudrait être...

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