Face à la Russie, l’Union européenne a échoué à faire de ses multiples paquets de sanctions — 18 à ce jour — un véritable outil à même de mettre à mal l’économie russe. Le 1er mars 2022, alors ministre de l’Économie, Bruno Le Maire vantait des sanctions « redoutablement efficaces » qui allaient « provoquer l’effondrement de l’économie russe ». Force est de constater, plus de trois ans plus tard, que le scénario escompté à Bruxelles n’a pas eu lieu. Ce qui a fait dire à Donald Trump, invité surprise d’une réunion technique visant à coordonner les sanctions américaines et européennes sur la Russie, que cette politique de sanctions a échoué.

Samedi 13 septembre, sur son réseau social Truth Social, le président américain a publiquement et plus clairement annoncé la couleur. Si les Européens veulent que les États-Unis sanctionnent significativement la Russie, il leur faudra faire des concessions. Et de taille. « Je suis prêt à prendre des sanctions significatives contre la Russie, à partir du moment où tous les pays de l’OTAN l’auront également décidé et quand tous les pays de l’OTAN auront arrêté d’acheter du pétrole à la Russie », a-t-il écrit. Sur ce point, l’effort est presque fait. Entre 2022 et le premier trimestre 2025, la part de ces importations est passée de 26 à 2 % au sein de l’UE, dont 21 des États membres appartiennent à l’organisation militaire américaine.

Mais si le pétrole ne pose que peu de problèmes, satisfaire la même demande américaine concernant le gaz sera déjà plus délicat. Les importations de cet hydrocarbure en provenance de Russie sont malgré le contexte toujours relativement élevées et représentent 13 % environ du gaz consommé en Europe, contre 45 % en 2022. La Hongrie et la Slovaquie en sont les principaux bénéficiaires, et leurs contrats...