Marie-France Garaud

Bien plus qu’une « conseillère », Marie-France Garaud, gardienne de la souveraineté de la France

OPINION. Dans son livre La conseillère, le journaliste du journal le Monde Olivier Faye tente de raconter la vie politique de l’avocate poitevine. Mais le récit passe malheureusement à côté de l’essentiel, à savoir l’engagement de cette femme politique de premier plan pour la souveraineté de la France.

/2021/03/Marie-France Garaud

Olivier Faye, journaliste au service politique du quotidien Le Monde, en publiant, sous le titre La conseillère (Fayard, mars 2021), un livre sur Marie-France Garaud, a cru pouvoir relever un véritable défi : retracer la vie politique d’une femme qui s’est toujours tenue dans l’ombre, qui fut éminemment discrète et même secrète, et pour laquelle il ne possédait aucune archive.

L’auteur, dès les premières pages, se demande d’ailleurs « pourquoi son histoire n’a jamais été racontée ». C’est bien simple : Marie-France – elle me permettra de l’appeler par son prénom – a toujours refusé qu’on écrive à son propos. Ceux qui sont ses proches – et je me flatte d’en être – respectent scrupuleusement cet interdit. Elle-même n’a cessé d’éconduire les éditeurs qui lui demandaient le récit de tel ou tel moment de son action politique, en particulier son rôle auprès du président Georges Pompidou, ou, mieux encore, auprès de Jacques Chirac, les deux hommes dont elle fut « la conseillère ». Dès lors, Olivier Faye en était réduit à consulter la presse de l’époque – des années 60 aux années 80 pour l’essentiel –, à interviewer quelques personnalités l’ayant plus ou moins fréquentée, dont quelques journalistes en mal de notoriété, et à en faire un « récit » : c’est effectivement le sous-titre de son livre. Mais les idées politiques de Marie-France méritaient mieux qu’un « récit ». Avec trente ans d’avance, elle a défini, incarné et défendu le souverainisme, alors qu’il n’était question que de progressisme, de construction européenne, de co-souveraineté. Elle avait pressenti tout ce que notre décadence et les évènements actuels nous contraignent à remettre à l’honneur, contre Bruxelles : frontières, indépendance industrielle, relocalisations, etc. Ce n’est pas rien.

La conseillère se lit bien, trop bien. C’est un récit facile : deux petites heures de lecture. Il aura probablement du succès. Mais il n’apporte strictement rien,...