Commémorations du 8 mai

Commémorations du 8 mai : soyons dignes de notre devoir de mémoire

OPINION. Prise dans le tumulte du présent et du manque de culture, notre époque oublie trop souvent le sens profond du devoir de mémoire. Bien plus qu’une simple opération de communication, il s’agit d’honorer le courage de ceux qui ont résisté pour la France.

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Le dernier dimanche de ce mois d’avril devait nous permettre d’honorer comme tous les ans les déportés et les résistants. Localement, combien de cérémonies, quelle assistance ? On n’ose pas vous révéler le faible nombre en cette année 2021. Je ne partage pas l’avis de ceux qui estiment qu’il y a trop de journées commémoratives, allant jusqu’à évoquer le fait de rassembler sur une seule date le 11 novembre, le 8 mai, le 19 mars…

Aussi il paraît opportun de resituer la notion de devoir de mémoire, qui désigne et postule « l’obligation morale de se souvenir d’un événement historique tragique et de ses victimes afin de faire en sorte qu’un événement de ce type ne se reproduise pas ». N’est-ce pas une merveilleuse définition qui devrait nous inciter à concrétiser l’intention par des actes ? Malheureusement, un historien contemporain ne voit-il pas juste, en constatant que nous vivons dans une période obnubilée par le présent à court terme qui oublie rapidement le passé et n’anticipe plus l’avenir ? Ce constat devrait, non seulement nous mettre en éveil, mais aussi nous inciter à réagir.

Heureusement, dans toutes les communes de France, un monument aux morts est en bonne place, pavoisé trois ou quatre fois par an avec dépôt d’une gerbe lors d’une cérémonie officielle. Mais cela suffit-il ? Comme le déclarait Simone Veil, il y a aussi le devoir d’enseigner et de transmettre, en impilquant les citoyens. Et cela passera par notre école républicaine et par la place que l’on donne dans le cursus d’éducation à l’histoire de notre pays, de l’Europe et du monde.

Alors que les derniers témoins de la Seconde Guerre mondiale et des faits de résistance nous quittent, ne sommes-nous pas au seuil où disparaissent de nos mémoires ces moments de l’histoire de notre pays ? Déjà en 1950, des associations d’anciens...