Éducation : Gabriel Attal pourra-t-il empêcher le désastre français ?
CONTRIBUTION / OPINION. D’après le dernier classement PISA, le niveau scolaire français continue de s’effondrer. Gabriel Attal a annoncé une série de mesures censées redresser la barre. Mais ce « choc des savoirs » sera-t-il suffisant ?
Le classement PISA 2023, qui évalue le niveau des élèves dans 78 pays en mathématiques et en lecture, démontre une dégringolade en France, 23e pour la 7e puissance mondiale. Cette France puissance qui fabrique des illettrés !
J’ai déjà écrit ici que j’enseigne le français depuis une trentaine d’années en collège et lycée et je me suis toujours élevé contre les programmes et les inspections hors-sol. Face à des groupes chargés complètement hétérogènes où la plupart des élèves ne maîtrisent ni l’écrit ni la lecture, le prof fait ce qu’il peut. Mais le système exige : « Obéis et tais-toi ! »
Il est évident que le collège unique mis en place avec la loi Haby en 1975 a créé l’hétérogénéité et l’impossibilité de donner des cours sensés quand vous avez la responsabilité d’une centaine d’élèves par jour. Car soit vous tirez le nivez vers le bas pour ramener le maximum d’élèves dans la compréhension de ce que vous faites, soit vous le tirez vers le haut et nombreux restent sur le carreau ! Ainsi, vous cherchez le moyen ou le très moyen par souci d’humanité. Quand je dénonçais auprès de certains collègues le collège unique, je commettais un crime de lèse-majesté : « Tout le monde a droit à sa chance, on ne peut pas stigmatiser ».
Avec ces faux bons sentiments, chacun mène sa carrière pour être bien vu de la hiérarchie, mais j’y ai rarement vu de l’empathie à l’égard des élèves, plutôt de la soumission au système en se faisant « mousser » pour son intérêt personnel. Jamais de critique, juste de la grégarité.
Alors quel bonheur quand aujourd’hui, Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale annonce des groupes de niveau au collège et donc, remet en cause le collège « uniforme », c’est-à-dire pour le dire clairement le collège unique ; ce modèle est enfin considéré comme un échec....