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Emmanuel Macron : la trahison de Narcisse

OPINION. Méprisant, intéressé et présomptueux… Notre abonné dresse le portrait d’un président déraciné, éloigné des considérations du peuple et du pays qu’il gouverne.

/2021/05/EMMANUEL-MACRON

Il est jeune, brillant, intrépide et conquérant. Il aime la finance, mais elle est obscure, sa lumière tamisée et sa gloire discrète. Alors, il s’en sépare, mais ne divorce pas. À la banque, qui lui fait de l’ombre et se méfie de lui, il préfère le tourbillon des images, le spectacle de la politique et les ors de la république. La voie royale.

Politiquement, il est socialiste, mais il n’est pas socialiste. Il est l’homme d’un seul parti, le sien, et d’une seule pensée, la pensée unique. Il respecte l’état de droit et s’appuie sur la loi jusqu’à ce qu’elle cède ; il est républicain parce que tous les hommes sont ego en droit, mais il est plus “ego” que tous les autres. Comme les grands politiques, il n’a pas d’amis ; il dit “nous”, comme le Roy Soleil, mais il pense “Je”. Il s’est juré de réussir, mot vide et vide de sens. Non pas d’accomplir une œuvre, de respecter sa parole et ses engagements, mais d’être gagnant et de gagner. Réussir, c’est jouir du pouvoir, au sens épicurien, être connu, célèbre et reconnu.

Il appartient à la noblesse d’État, qui est l’horizon indépassable de sa pensée. Il a fréquenté les grandes écoles et méprise l’école de la vie, qui est infréquentable. Son diplôme le met à l’abri de l’anormalité et prouve l’infériorité naturelle des gens ordinaires. Il règne donc sans partage, comme les mandarins de la Chine ancienne régentaient les esprits au prétexte illusoire d’un titre formaliste ou d’un savoir scolastique. Élu de droit divin par la magie des urnes, il est roi par effraction. Il est le rapport de forces, l’organe de la puissance et la puissance elle-même ; il se couronne au Louvre, convoque le tsar à Versailles et l’oncle Sam dans le ciel de Paris, hauts lieux d’une gloire...

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