La Cité Française : les cités du monde (partie 2)
OPINION. Après avoir développé le concept de Citoyennat, corps du projet politique défendu dans son essai La France Atlas ou notre destinée (éditions Cité Française), notre lecteur raconte les origines et fondements de la cité, cœur de la vie collective de l’homme.
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La Cité anglaise, par son histoire d’abord celtique, faiblement romaine, saxonne puis franco-normande et de par son statut insulaire, affiche un attachement très fort à l’indépendance et à l’autonomie individuelle. Son virage protestant la montre peu sensible à l’égalité et, par son histoire, elle admet et conserve les différences communautaires. Son sens de la liberté est au plus haut et son rapport à la société est à un point d’équilibre entre le « nous » et le « je », de par la monarchie qui unifie les individualités en une transcendance commune.
La Cité américaine est une extrapolation de la Cité anglaise : après la Cité-État, l’État Nation, les États-Unis d’Amérique inventèrent l'État-Monde. Calviniste dans l’âme donc fortement différentialiste, elle est au plus haut du sentiment de liberté, après s’être débarrassée de la monarchie anglaise, et au plus haut du sentiment de destinée individuelle. Son histoire coloniale fait qu’elle est pionnière dans l’âme, privilégiant le pratique sur l’idée et son mysticisme religieux la pousse à un binarisme pouvant manquer de nuance. Son aspect État Monde, où toutes les civilisations se conservent au sein de la Cité, perdure par son unification linguistique et par sa croyance en une divinité supérieure, légitimant l’idée de nouveau peuple élu. Son optimisme et sa recherche du bonheur sont dus à sa jeunesse, près de trois siècles, et à une terre rendue vierge, les protégeant de toutes les tragédies européennes.
La Cité allemande est à un point d’équilibre entre la Cité catholique et la Cité protestante. Elle était universaliste sous Charles Quint, qui évangélisera de gré ou de force les Amérindiens créant de facto une égalité de principe entre l’humanité, puis deviendra fortement différentialiste durant les ères sombres du nazisme. Son fédéralisme ancestral lui fait se méfier d’une autorité centrale.
La Cité islamique a un très fort sentiment du « nous » et...