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Le crépuscule des vieux

CONTRIBUTION / OPINION. Lorsqu'apparurent les nouvelles technologies, certains se mirent à rêver d'un "Âge d'Or". La machine libérerait l'homme du travail, une production durable préserverait les ressources et la planète. À l'heure de l' « intelligence artificielle », qu'est devenu ce rêve ?

/2023/03/croissance-retraites



Dans les années 70 apparaissaient les premiers microprocesseurs et la robotique industrielle remplaçait de plus en plus la main d'œuvre humaine dans les chaines de production. Certains idéalistes, imprégnés de la philosophie d'une gauche qui se souciait encore du bien être de la classe ouvrière, y virent l'hypothétique genèse d'un monde nouveau dans lequel, débarrassé des tâches répétitives et pénibles, l'homme allait enfin accéder à d'avantage de temps libre. L'an 2000, auréolé de toute sa symbolique, verrait l'avènement de cet Âge d'Or, d'une société des loisirs où l'homme ne travaillerait plus que de manière nécessaire et suffisante.


Les Trente glorieuses ou la perspective d'un "Âge d'Or"


Considérant que le temps de travail de l'ensemble des actifs multiplié par un facteur lié aux nouvelles technologies correspond à une production donnée, il y avait deux façons d'envisager l'évolution de la société : ou bien à production égale, on travaille moins longtemps, ou alors à temps de travail égal (voire plus important), on produit d'avantage. L'idée, a priori simple, sinon simpliste, n'était cependant pas dénuée de bon sens.

La terre est d'un point de vue thermodynamique un système fermé. Les variables extensives, en particulier la quantité de matière et l'énergie, y sont limitées, ce qui implique qu'un tel système ne peut être en perpétuelle expansion et produire ad libitum. La vision d'une croissance tendant asymptotiquement vers une limite ouvrait donc la porte au concept d'une société où l'homme aurait de moins en moins besoin de travailler pour assurer l'ensemble des activités nécessaires au maintien d'une production suffisante pour répondre aux besoins de tous.

Au sortir des années 60, la politique économique – liée à la période gaullienne – permettait d'envisager cet "utopique" avenir sous les meilleurs augures. Une industrie et une agriculture fortes, un parc nucléaire civil qui promettait une certaine souveraineté énergétique,...

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