Sommet de l’IA : l’approche « inclusive » d’Emmanuel Macron fait flop
ARTICLE. Pendant que les grandes puissances de l’Intelligence artificielle (IA) se livrent à une bataille sans merci pour défendre leur indépendance technologique, Emmanuel Macron tente, en vain, de les convaincre de sa vision irénique… et peu souveraine.
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Emmanuel Macron ne comprend donc toujours rien au principe de souveraineté. À l’occasion de son Sommet pour l’IA, qui s’est déroulé ces 10 et 11 février au Grand Palais à Paris, le président de la République a voulu faire signer une déclaration commune aux participants. Le document visait à engager les signataires à s’accorder sur le développement d’une IA « ouverte », « inclusive », « durable » et « éthique », avec l’idée de « faire avancer une gouvernance internationale de l'IA » à travers des « dialogues pluripartites inclusifs ».
Une initiative visiblement peu convaincante, puisque seuls 61 pays sur plus d’une centaine ont signé le document. Ou tout du moins une version remaniée et allégée de certaines dispositions, ce qui n’a pas tellement changé la donne. De plus, si la déclaration a été paraphée par l’Union européenne, l’Inde, la Chine et la Commission de l’Union africaine, ni les États-Unis ni le Royaume-Uni n’ont daigné en faire de même.
Et pour cause, la vision « inclusive » et coopérative du président français tranche singulièrement avec la guerre technologique menée par les États-Unis à la Chine. « L'Amérique veut s'associer avec vous tous », a lancé le vice-président américain J.D. Vance. Mais « nous avons besoin de régimes réglementaires internationaux qui favorisent la création de technologies d'IA au lieu de l'étouffer », a-t-il déclaré, avant fustiger les partenariats autour de l’IA avec les « régimes autoritaires », sans nommer directement la Chine. « Nous ferons tous les efforts possibles pour encourager les politiques pro-croissance en matière d'IA », a-t-il déclaré au parterre de chefs d'États et de patrons de la tech présents, tout en critiquant les tentatives de « réglementations excessives ».
« Toujours passer en premier l’intérêt national »
Du côté britannique, on est encore plus explicite. Le porte-parole du Premier ministre a justifié le refus de Londres de signer la déclaration d’Emmanuel Macron en...