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Le grand âge : victime de la pandémie et des politiques gouvernementales

OPINION. Parmi les nombreuses crises révélées à l’aune du Covid-19, la situation des personnes âgées a été particulièrement mise en lumière. Pourtant, selon notre abonné, malgré la crise, aucune conclusion n’a été tirée sur les politiques gouvernementales sur le grand âge de ces dernières années.

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Les appellations négatives n’ont jamais manqué au grand âge. Les termes « vieux », « vieillards », « pensionnaires », ont fait partie d’un discours négatif à l’égard des personnes en situation de vieillissement. D’une manière récurrente, les personnes âgées, et notamment les personnes âgées hébergées en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ont toujours payé un lourd tribut aux carences ou aux insuffisances des politiques successives sur le vieillissement. La pandémie actuelle en a été un révélateur. Examinons les racines de cette situation afin de pouvoir comprendre le présent et infléchir l’avenir.

Une histoire controversée de l’accompagnement des personnes âgées

À travers quelques exemples, nous allons essayer de montrer combien les politiques gouvernementales ont favorisé certaines avancées mais dont les limites ont abouti à les rendre inefficaces, car insuffisantes. Évoquons un exemple qui concerne le domicile. Dès les années 60, la politique du vieillissement s’oriente fondamentalement en faveur du « maintien à domicile » de la personne âgée. Positivement, la création en 1997 de la Prestation spécifique dépendance (PSD), devenue quelques années plus tard Allocation personnalisée d’autonomie (APA) a constitué une avancée importante. Plus de 20 ans après, quel constat fait-on de la situation du domicile ?

La pandémie actuelle a permis et permet de mesurer l’échec de cette politique de maintien à domicile sans cesse renouvelée depuis des décennies. Un récent rapport du Sénat remis le 8 décembre dernier nous rappelle que le financement des structures est « déficitaire : en 2017, l’écart entre le coût de production horaire d’une prestation d’aide à domicile et le tarif horaire des services dans le cadre des prestations APA ou PCH (prestation compensation du handicap, NDLR) est de 2,2 euros. ». Et, pire encore, le rapport rappelle que jusqu’à l’année 2019, « une demande de prise en charge sur cinq ne peut être honorée par manque de personnel ».

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