À la perspective d’une majorité RN à l’Assemblée nationale, le site « Café pédagogique » a publié, le 17 juin dernier, une tribune intitulée « des cadres de l’éducation nationale entrent en résistance ». Acte de résistance contre une réelle menace fasciste ou ridicule tentative de s’attribuer un statut de héros à peu de frais ?

Gratte-Papier fait de la Résistance : après le théâtre antifasciste, le cinéma antifasciste

En résumé, des hiérarques de l’Éducation nationale proclament solennellement qu’ils n’obéiront pas aux directives du futur gouvernement et entreront en résistance si jamais l’extrême droite venait à obtenir la majorité aux élections législatives. « En résistance », rien de moins !

Que penser de cette usurpation, par des ronds-de-cuir, du statut glorieux de résistant de la Seconde Guerre mondiale ? C’est juste obscène et grotesque. Obscène parce que c’est s’identifier à Jean Moulin sans prendre le moindre risque, ni pour sa vie, ni pour sa carrière ; grotesque parce que Marine Le Pen (notoire mémère à chats qu’on s’efforce de faire passer pour Klaus Barbie à chaque élection) est seulement dangereuse pour sa propre dignité, comme en témoignent ses prestations pathétiques lors des débats d’entre-deux tours qui l’ont opposée à Emmanuel Macron.

La Résistance contre l’occupant nazi, ce n’était pas du cinéma ou une posture de bureaucrate ; c’était risquer à chaque instant l’arrestation, la torture, puis la déportation ou l’exécution. Comment des inspecteurs et des chefs d’établissement, censés encadrer ceux qui encadrent les enfants, peuvent-ils faire preuve d’autant d’infatuation, de puérilité et d’indignité en osant se comparer aux plus grands héros de l’Histoire de France ? Il ne faut pas se prendre pour Jean Moulin quand on est juste bon à brasser du vent.

Fats Français de l’Inspection

Dans leur tribune, nos autoproclamés héros FFI (Fats Français de l’Inspection) se vantent en outre d’exercer leur mission avec « loyauté, sérieux, impartialité...