Les jeunes se préoccupent du climat… vraiment ?
CONTRIBUTION/OPINION. Les médias dressent constamment le portrait d’une jeunesse unanimement acquise à la cause écologiste. Une vision largement fantasmée au regard des réelles aspirations de la jeunesse.
C’est bien connu, les jeunes diplômés veulent travailler de préférence dans des entreprises soucieuses des questions environnementales et mettant en œuvre une réelle politique RSE. D’ailleurs, les médias se sont largement fait l’écho des prises de position engagées des élèves des grandes écoles : ceux de polytechnique ainsi refusent récemment que TotalEnergies et LVMH deviennent mécènes de leur prestigieuse école, et ceux de Paris AgroTech dénoncent en pleine cérémonie de remise des diplômes leur formation qui ne prendrait pas assez en compte la crise écologique en cours.
Toutes ces mobilisations de jeunes diplômés se retrouvent d’ailleurs au sein de l’association « Pour un réveil écologique » qui réunit plus de 30 000 étudiants signataires exprimant ainsi leur « volonté de “prendre leur avenir en main” en intégrant dans leur quotidien et leurs métiers les enjeux écologiques et en appelant au réveil la société ».
Une réalité en décalage avec le narratif
Tous ces signes — bruits médiatiques et mobilisation estudiantine via la signature du manifeste pour un réveil écologique — seraient ainsi la traduction d’attentes fortes de la nouvelle génération de diplômés pour des entreprises toujours plus engagées en faveur de l’environnement. Si le narratif est agréable à entendre, la réalité semble cependant quelque peu en décalage avec la perception. Ou pour le dire de façon plus claire, la perception qu’ont les médias de ce que les étudiants pensent n’est peut-être pas vraiment conforme à la réalité. En tout cas, c’est ce que les enquêtes (et les comportements) semblent démontrer.
Déjà en juin dernier, une enquête réalisée par l’institut ViaVoice (1) intitulée « Attractivité et dialogue social » listait les principaux critères d’attractivité des entreprises perçus par les salariés du secteur privé. Certes, la typologie des répondants débordait largement le seul cadre des jeunes diplômés, mais les chiffres étaient déjà surprenants. À la question « À votre...