Libéralisme et illibéralisme : les États-Unis sont-ils déjà dans le monde d’après ?
CONTRIBUTION / OPINION. Sous ses airs de chaos, la démocratie américaine expérimente une confrontation inédite entre libéralisme et illibéralisme. Ce que les Européens voient comme la décadence américaine n’est peut-être qu’une métamorphose annonciatrice du modèle politique du XXIᵉ siècle, affirme notre lecteur. Celui d’une synthèse nouvelle entre individualisme et communauté.
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La vie démocratique américaine apparaît aux yeux des Français comme un grand barnum chaotique, minée par sa guerre culturelle, exsangue de sa violence sociétale et rythmée par une litanie de fusillades. Pourtant, un regard plus avisé révèle qu’au-delà de ces tensions structurelles, la société américaine a pleinement embrassé la dialectique libérale/illibérale — cette grande question de notre temps — et qu’il pourrait en émerger une synthèse capable d’affronter les défis du XXIᵉ siècle. Ses convulsions actuelles ne sont en effet que l’expression de cet affrontement idéologique frontal, opposant un libéralisme fondé sur l’individualisme et l’égalitarisme, à un illibéralisme défendant le collectivisme et le hiérarchisme. Ce conflit se joue dans le décor parfois hollywoodien d’une Amérique dont les fondements reposent sur le tragique de la confrontation — fût-elle armée — et sur l’horizontalité d’une vie communautaire issue du protestantisme, capable d’enfanter des leaders d’opinion incarnant les problématiques du moment, mais aussi propice à l’étouffement, voire au bannissement des voix dissidentes, comme on peut le voir avec l’ampleur que prend outre-Atlantique la cancel culture.
Les faits saillants de ces derniers mois ont été autant d’escarmouches, parfois létales, entre les deux camps : de la publicité pour les jeans American Eagle — « Sydney Sweeney has great jeans » — qui a déchaîné les passions cet été, au récent assassinat politique de Charlie Kirk, qui a soulevé un torrent d’hommages et de schadenfreude [notion freudienne qui désigne la joie mauvaise à l'idée du malheur d'autrui, NDLR]. En effet, le fait qu’une bimbo blonde et pulpeuse puisse effrontément prétendre incarner un canon de beauté est venu percuter le credo égalitariste qui fait foi en Amérique du Nord, suscitant des procès en « suprématisme blanc », « eugénisme » (via le jeu de mots entre « jeans » et « genes ») et autres retours aux heures sombres du Ku Klux Klan ; puisqu’une Aphrodite moderne...
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