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Où va le service public de la santé ?

CONTRIBUTION / OPINION. Les déserts médicaux ne concernent plus uniquement la France périphérique. Désormais, c’est l’ensemble du système de santé français qui navigue à vue par manque de moyens et d’anticipation.

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Crédits illustration : © SYSPEO/SIPA


C’est un sujet que j’avais déjà évoqué au mois de septembre 2022. Pourtant l’évolution, l’adaptation voire la suppression de celui-ci semblent tant s’accélérer, qu’il me paraît bon d’actualiser ma réflexion. Le domaine de la santé est en situation d’alerte, conséquence d’imprévision, d’un manque de volonté, mais aussi aux choix budgétaires.

Si on estime que la santé est un service public universel, il devrait respecter trois principes : celui de la continuité en répondant sans interruption aux besoins des malades ; celui de l’égalité des citoyens tant à l’accès, qu’à la qualité des soins et aux possibilités financières des patients ; celui de l’adaptabilité des services.

Force est de constater que ces principes sont mis en brèche. Citons pêle-mêle : les fermetures récurrentes de SAMU, le manque de médecins généralistes ou de spécialistes, la dégradation de l’hôpital public, etc.

Le fameux numerus clausus limitant le nombre d’étudiants en faculté de médecine, le développement du secteur privé et non conventionné, la suppression de lits dans les hôpitaux publics peuvent vraiment nous interpeller. L’installation de box médicaux pratiquant la télémédecine dans des gares SNCF situées dans des zones classées « déserts médicaux » est-elle une bonne solution ? Et que fait-on dans les territoires où il n’y a déjà plus de gare ?

La réduction ou l’insuffisance des taux de remboursement de certaines prestations médicales par la Sécurité sociale incite les patients à recourir de plus en plus aux assurances complémentaires via les mutuelles pour celles et ceux qui en ont les moyens. La pénurie de médicaments n’est pas moins acceptable. Des collectivités sont même obligées de suppléer à ces carences en recourant au salariat de médecins et à l’aménagement de locaux (maison de santé). Peut-on s’habituer à attendre six mois pour consulter un médecin ou un spécialiste, découvrir des couloirs « engorgés » de brancards dans les hôpitaux, voir des concitoyens qui...

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