Dora Moutot : « Il semble que la Haute Autorité de Santé entretienne des liens avec des associations militantes transgenristes »
ENTRETIEN. Un pré-rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS), missionnée par le ministère de la Santé pour formuler des recommandations sur la question des transitions de genre, a récemment défrayé la chronique. En cause, certaines des mesures proposées, dans lesquelles l'essayiste Dora Moutot voit la marque d'une « idéologie mortifère ». Entretien.
Front Populaire : D’après les informations du Figaro, la Haute Autorité de la Santé s’apprêterait à recommander « une forme de service public de la transition de genre ». Au programme : accès gratuit à la transition de genre pour tous, à partir de 16 ans, remboursement intégral des traitements et opérations, jusqu’à la déchéance de l’autorité parentale en cas de non-coopération des parents… Qu’en pensez-vous ?
Dora Moutot : Ce rapport n'apporte rien de nouveau, la situation qu’il décrit existe déjà. Il ne fait que confirmer ce que nous savons et avons exposé dans notre livre Transmania. Bien qu’aucun cas officiel de déchéance de l’autorité parentale pour non-coopération des parents n’ait encore été enregistré en France, des situations similaires ont été rapportées en Suisse.
Paradoxalement, ce rapport pourrait être "une bonne chose" en poussant les Français à ouvrir les yeux sur ce qu'il se passe et à réaliser à quel point cette "institution" mérite d’être remise en question.
FP : Il est également recommandé aux professionnels de santé de ne pas considérer la transidentité comme une pathologie, afin de ne pas stigmatiser. Qu’en est-il selon vous ?
DM : Comme je l’ai mentionné plus haut, cela fait déjà un bon moment que ce que les médecins et militants appellent "dysphorie de genre" ne fait plus l’objet d’une évaluation psychiatrique. Et cela est terriblement dangereux.
Ressentir un décalage avec son sexe biologique signifie souvent traverser une période difficile de sa vie, être dans une situation de vulnérabilité psychologique, et non, ce n’est pas "normal". Ce mal-être a des causes qui peuvent être nombreuses, comme un autisme non diagnostiqué, des traumatismes sexuels, des stéréotypes de genre puissants dans les familles qui méritent d’être discutées, des comorbidités psychiatriques, de la dysmorphophobie, etc. À mes yeux, il s’agit d’une non-assistance à personne en danger. Le comble, c’est que l’hôpital public...