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Pétition des militaires : Pinochet à l’Élysée ?

OPINION. Alors qu’une tribune publiée confidentiellement le 14 avril sur un blog inconnu du grand public est devenu une simili affaire d’Etat, Régis de Castelnau revient avec humour sur les réactions toutes plus théâtrales les unes que les autres qui ont suivi la publication.

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Qu’est-ce que j’apprends ? L’armée française viendrait donc de menacer la France d’un coup d’État visant à renverser la République pour instaurer une féroce et sanglante dictature ? Alors grand émoi dans le poulailler, chacun y va de son couplet, et dans un jeu de rôle finalement assez classique on entend d’une part des « ben quoi ? » pour ceux qui sont contents, et d’autre part les « no pasaran » de ceux qui dans la gôgoche s’imaginent pouvoir un peu se sentir moins seuls en psalmodiant les vieux slogans.

Deux petites observations sur l’origine de l’émoi avant de passer en revue quelques réactions qui en disent long sur ce qu’est devenu le débat politique dans notre pays et sur ceux qui en sont les acteurs.

D’abord il faut lire attentivement le texte des 1000 milis (je l’écris comme ça pour l’allitération) qui seront bien plus que ça en arrivant au port. Prétendre qu’il ne s’agit pas d’un appel à une intervention de l’armée dans le fonctionnement de la République pour peser sur ses orientations politiques, témoigne d’une joviale mauvaise foi. On peut difficilement être plus clair. Et tenter de donner le change avec des exégèses juridico-tortueuses du texte, en prétendant n’y voir qu’une liberté d’expression toute banale, c’est quand même se moquer du monde. Quand des milliers de militaires du cadre de réserve ou pas, normalement priés de la fermer, viennent dire solennellement que ça ne va pas et ne peut pas continuer comme ça, on peut légitimement se dire qu’ils pourraient un peu s’énerver si justement ça continue comme ça. Et enfin quand l’on entend qu’au sein de l’armée d’active, tout le monde trouve que tout va très bien et réprouve l’initiative des camarades, difficile d’éviter de basculer dans fou rire.

Ensuite, ce qui est quand même assez sidérant, c’est l’absence de réaction du...

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