redevance TV

Suppression de la redevance : entre trompe-l’œil et démagogie

OPINION. Tandis qu’une mission d’information parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel public sera lancée début novembre, notre lecteur s’interroge sur les raisons de la suppression de la redevance.

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Janvier 2008. Lors de la conférence suivant ses vœux à la presse, Nicolas Sarkozy lance une petite bombe qui prend tout le monde de court : la suppression de la publicité sur le service public après 20 heures. Ce qui aurait pu, et aurait dû, s’annoncer comme un grand chantier de rénovation, au niveau des programmes comme du fonctionnement du groupe France Télévisions, n’aura finalement pas lieu et ce dernier devra faire avec moins de moyens. La « télé de la honte » fustigée par Emmanuel Macron au début de son premier quinquennat mérite-t-elle autant de reproches et est-elle condamnée à la non-réforme ?

TVA

La suppression de la redevance, mesure soi-disant emblématique d’Emmanuel Macron, a donc été actée cet été. « Une mesure de pouvoir d’achat », défendue par le premier cercle présidentiel, qui rendrait aux ménages les moins aisés (qui par définition ne paient pas d’impôts, ni donc de redevance…) la somme de 138 euros par an. Une amputation à vif pour les télés et radios du service public, qui est censée être compensée, tout du moins jusqu’en 2025, par une fraction de la TVA. Avec un financement directement intégré au budget de l’État, c’est donc le pouvoir en place qui aura le champ libre pour remettre en cause, et chaque année, les dotations affectées aux chaînes de service public. Malgré ses nombreux défauts (un taux unique ne tenant pas compte des revenus, une taxe appliquée aux seuls téléviseurs, entre autres), la redevance garantissait une indépendance de principe face à la publicité et aux annonceurs privés.

ORTF

Totalement inféodé au pouvoir gaulliste et pompidolien, avant de lâcher (un peu) de lest durant les années Giscard et de muter, l’ORTF était une caricature de système informatif régi le petit doigt sur la couture du pantalon. A contrario, la libéralisation très réelle des années...