politiquePrésidentielle

64% des Français estiment que le clivage gauche-droite est dépassé

ARTICLE. Selon une enquête de l’IFOP, 64% de Français considèrent l’opposition entre la droite et la gauche dépassée et 91% d’entre eux ne la voient plus jouer « un rôle dominant ». Évolution structurelle des enjeux politiques français ou forme de rancœur envers les partis traditionnels ?

/2021/02/gauche, droite, clivage, sondage, ifop, france, enquete, centre

64%. Le chiffre est éloquent : droite ou gauche, tout cela importe peu. Tous pourris dirait-on ? Peut-être. Mais alors que le PS et LR cherchent encore à tâtons leurs lunettes idéologiques pour comprendre un tant soit peu ce qui est désormais en jeu dans l’arène politique, certains ne pâtissent pas de cette décomposition du clivage traditionnel entre la droite et la gauche.

En effet, le sondage révèle également que 67% des Français pensent que le second tour des présidentielles 2022 opposera Marine Le Pen à Emmanuel Macron (même si 70% ne le souhaitent pas). Ce dernier a fait exploser les deux grands partis traditionnels représentant la droite et la gauche en phagocytant les franges modérées de chacun d’entre eux et repoussant le reste, les « extrêmes », au rang d’infréquentables, alors que l’épouvantail du RN, elle, joue l’opposition éternelle et conforte le pouvoir en place.

Il faut dire que gauche et droite ont toutes deux dupé leur électorat en mentant aux foules et trahissant leurs idéaux. Mitterrand, par son tournant libéral de 1983 et son soutien au traité de Maastricht, a abusé de la confiance de ses électeurs. Hollande, n’a pas fait de la finance son « ennemie », mais, comme son successeur, un indigne pacte avec elle. À droite, « le plan national de reconquête » de Chirac dans les banlieues n’a jamais vu le jour. Quant à la promesse de Sarkozy sur les plafonds annuels d’immigration, elle n’a jamais été tenue.

Mais n’enterrons pas trop vite ce clivage. Certes, les appareils partisans conventionnels ont du plomb dans l’aile ; mais les idées, elles, restent en partie intactes. Que ce soit sur l’économie ou les questions de société, droite ou gauche, il faut encore souvent choisir. C’est d’ailleurs sur ces sujets que se déchirent les partis, encore aujourd’hui. Chez les souverainistes, la querelle de l’identité reste...

Vous aimerez aussi