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Jurisprudence Twitter : les leçons d’un soutien politique très hypothétique

COMMUNIQUE. Depuis 48 heures, les réseaux sociaux bruissent d’une rumeur : Onfray va voter Zemmour ! Retour sur une "infox" édifiante, qui montre les ravages du règne des réseaux sociaux dans le débat public.

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Le verdict du Web est tombé : Michel Onfray roule pour Zemmour ! Si, si, vous assure-t-on sur Twitter et Facebook. A en croire les commentateurs politiques les plus fiables du pays (vous savez, ceux qui pensent que tout est dit en 280 caractères), il suffit de visionner une petite vidéo pour s'en convaincre. Quelques secondes soigneusement extraites d'une interview de près d'une heure, accordée samedi soir par le philosophe à la journaliste Eugénie Bastié sur CNews. De fait, on y entend Onfray déclarer au sujet de Zemmour : « Je n'exclurai pas de voter pour lui ». Vous avez bien entendu. Le crime est établi. La complicité avérée. Circulez, il n'y a plus rien à voir.

Sauf que la phrase en cause a été soigneusement sortie de son contexte. Littéralement sortie de son contexte. Car voici précisément l'intégralité des popos de Michel Onfray ce soir-là : « Si Eric Zemmour avance sur la question sociale, je n'exclurai pas de voter pour lui. Si en revanche il est sur des logiques très à droite du genre on paie trop d'impôts, il y a trop de fonctionnaires, il va falloir travailler plus, etc., il n'aura pas ma voix, ça c'est évident ! » Autrement dit, le philosophe a posé des conditions extrêmement claires et nettes pour éventuellement glisser dans l’urne un bulletin « Eric Zemmour » en 2022. Des conditions dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles ne sont pas acquises, Eric Zemmour ayant plutôt fait comprendre, jusqu'à plus ample informé, qu’il était favorable à une augmentation de l’âge de la retraite et à une baisse des prélèvements obligatoires.

Où l'on voit qu'une fois encore les réseaux sociaux déforment, caricaturent, trompent. Cette fake news est en somme une parfaite illustration de ce que Michel Onfray dénonce depuis des années : ces technologies crétinisantes qui veulent que nous pensions comme...

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