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Les leçons du second tour des législatives 2024, par Jacques Sapir

CONTRIBUTION / ANALYSE. Il aura suffi d'un mois pour chambouler le paysage politique de la France. Après le second tour des élections législatives anticipées, où va-t-on ? État des lieux, cartographie des rapports de force et des scénarios possibles par Jacques Sapir.

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Jacques Sapir.© VILLARD/SIPA


« On avait de l’eau jusqu’à la ceinture et le jeune con a dit d’avancer… » – d'après Graeme Allwright, Jusqu'à la ceinture


Le deuxième tour de l’élection législative anticipée, qui s'est tenu le 7 juillet, modifie le paysage politique français et créé les conditions d’une potentielle crise de régime. Ce deuxième tour est aussi important par ses résultats, qui ont en partie inversé ceux du premier tour, que par ce qu’il dit de l’état politique et moral de notre pays.


Un scrutin et ses leçons


Les résultats du deuxième tour ont été surprenants, encore qu'ils aient confirmé une tendance qui était manifeste depuis le jeudi 4 juillet.

Le RN enregistre un revers relatif en n’obtenant que 126 sièges alors que les estimations de la semaine avant le scrutin lui en promettaient entre 180 et 230 en moyenne. Avec ses alliés des LR ciottistes (17 sièges) il obtient 143 sièges, ce qui est fort loin de la majorité absolue (289 sièges). Les stratégies de « front républicain » se sont donc avérées efficaces et le RN continue visiblement d’inquiéter une majorité d’électeurs. Mais il devient, néanmoins, le premier groupe de l’Assemblée Nationale et continue sa progression tant en nombre de sièges que d’un point de vue géographique pour son implantation.

La gauche, rassemblée sous le sigle de « Nouveau Front Populaire », enregistre un vrai succès avec 193 sièges, mais qui la tient éloignée elle aussi de la majorité absolue. L’important est le rééquilibrage en son sein. La LFI n’obtient que 75 sièges, alors que le PS double les siens.




L’alliance soutenant Emmanuel Macron recule, mais bien moins que prévu ; avec 143 sièges, dont 99 pour Renaissance, elle est loin des 70-90 sièges qui lui étaient promis dans les premiers jours de juillet.

Enfin, les LR « maintenus » font un bon résultat – en dépit de l’alliance...

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