« Deux grands esprits français » : Eugénie Bastié loue la rencontre Houellebecq-Onfray organisée par Front populaire
ARTICLE. Ce vendredi 25 novembre, l’éditorialiste et journaliste Eugénie Bastié a dédié sa chronique à notre hors-série Front populaire consacré à l’écrivain Michel Houellebecq. L’occasion pour elle de saluer notre initiative de dialogue entre deux hommes libres observant le déclin de l’Occident.
Note de la rédaction : nous retranscrivons ici la chronique d'Eugénie Bastié, relancée par Dimitri Pavlenko dans l'émission Europe matin sur Europe 1. Commandez votre numéro ici.
Eugénie Bastié : Michel Onfray et Michel Houellebecq dialoguent ensemble dans ce hors-série de la revue Front populaire.
J’ai pu lire en avant-première cette conversation exceptionnelle qui paraitra la semaine prochaine. C’est vraiment une belle idée d’avoir réuni ces deux esprits. D’un côté l’écrivain qui décrit avec une précision chirurgicale la solitude des individus dans la société postmoderne. De l’autre, le philosophe qui a conceptualisé le déclin d’un Occident vidé de toute transcendance.
Deux déclinologues qui débattent de la fin de notre civilisation sur 45 pages, il y a de quoi se passer la corde au cou. Et bien pas du tout, c’est absolument passionnant ! Ils parlent de tout : la démographie, le christianisme, l’islam, Elon Musk, le transhumanisme, de Gaulle, Dieu, la Corrida, l’Union européenne, le tourisme, le péché originel, le Grand remplacement et même le Seigneur des anneaux.
Une conversation éclectique ou la liberté de ton côtoie la profondeur de champ, ou le savoir encyclopédique d’un Michel Onfray fonctionne à merveille avec l’humour corrosif d’un Michel Houellebecq.
Dimitri Pavlenko : Est-ce qu’il y a des sujets sur lesquels ils sont en désaccord ?
Eugénie Bastié : Oui et pas des moindres, Dieu d’abord. Houellebecq dit qu’il n’est pas athée, mais agnostique et qu’en l’état actuel des sciences astrophysiques, on ne peut pas déterminer si un grand architecte a conçu ou pas l’univers. Pour Onfray c’est réglé, Dieu n’existe pas.
L’euthanasie ensuite. Houellebecq est contre. Il pense que la douleur physique n’est plus un problème grâce à la morphine. Onfray lui est pour. Il raconte, et c’est assez émouvant, comment en 2013 il a aidé sa compagne avec qui il a vécu pendant 37 ans, qui...