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Gims, influenceur de l'islam politique ?

OPINION.  Au début de l'année, le rappeur Gims appelait ses abonnés à arrêter de lui souhaiter une bonne année, au motif qu'un musulman n'avait "pas à faire ça". Pour Céline Pina, il s'agit là d'un cas d'école de la propagation du séparatisme, qui s'appuie de plus en plus sur des influenceurs à succès.

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Gims est un rappeur à la mode. Comme tout bon rappeur, il se soucie de sa « street credibility ». Une forme d’exhibitionnisme de virilité mâtinée de racolage communautariste. Sur les réseaux, il s’est fendu la semaine d’une sortie que n’aurait pas reniée tout bon islamiste. Pour terrasser la mécréance occidentale qui risque de corrompre le bon musulman, il s’attaque aux vœux de bonne année, à Noël et aux anniversaires – ces traditions impures qui offensent sa vision de la religion. « S'il vous plaît avec les “bonne année”, “Nouvel An”, laissez-moi (…) En plus, les muslims, on a la même conviction, arrêtez avec cela. Ce sont des muslims qui m'envoient ça, la plupart du temps. Les frères, ne faites pas ça. »

Non seulement ses mois de janvier sont un chemin de croix, mais ce n’est pas fini, son martyre continue, pensez-donc, ses persécuteurs lui souhaitent son anniversaire : « Laissez, je souffre avec ça, ne faites pas ça, parce que c'est comme ça (sic). C'est un pas de plus vers la mort. Donc ça ne fait pas partie de nos convictions. Venez, on se concentre sur nos trucs à nous. Ce n'est pas méchant. Mais restons forts sur nos valeurs. » Autrement dit, tout ce qui est vu comme une tradition non musulmane doit être ignoré. Or, voilà que vient la crucifixion ultime, en effet, à son grand désespoir, certains musulmans osent fêter Noël. Une insupportable traîtrise : « Quand je vois des grands sapins chez des Mustafa, des Bakari, je vois qu'on n'est pas concentré à la maison là-bas ». Le but est moins de promouvoir un comportement religieux que de marquer une rupture avec les traditions occidentales. De distinguer le haram du halal, le pur de l’impur, et de créer une société séparée. S’en prendre symboliquement aux jours de fête...

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