Les Français aiment l’industrie… mais la connaissent mal
ARTICLE. Un sondage commandé par Usine nouvelle, CCI France et La Fabrique de la Cité montre l’attachement des Français à l’industrie. Mais aussi leur méconnaissance du sujet.
Quand ils ont entendu le mot "industrie", certains des sondés avaient peut-être en tête une image d'Épinal, celle des usines de Zola, machines redoutables conçues pour broyer les hommes. D’autres, sans doute plus jeunes, la vision de monstres d’acier, déversant sur le ciel leurs volutes de fumées épaisses et toxiques. On aurait pu croire que ces fantasems l’emporteraient. Mais non ; si 29 % des Français disent avoir une mauvaise opinion de l’industrie, une majorité (59%) la plébiscitent. C'est en tout cas la conclusion d'une récente enquête commandée par l’Usine nouvelle, CCI France et La Fabrique de la Cité auprès d'un échantillon de 1 000 Français.
Pour autant, cette enquête surprend à plusieurs titres. Et interroge : les Français fantasment-ils l’industrie, ou en ont-ils une réelle connaissance ? Difficile de trancher entre les deux. Car ils sont tout de même 42 % à considérer que l’industrie ne contribue pas à l’économie de la France — à quoi contribue-t-elle, alors ? — ; pour 53 % des sondés, l'industrie ne participerait pas au dynamisme des territoires ; et pour 42 % elle ne contribuerait pas à la souveraineté de la France. Pourtant, depuis 2020 et la crise sanitaire, la France a engagé, tout du moins dans le discours macronien, sa réindustrialisation, au nom de la souveraineté, même si notre chef de l’État la situe au niveau européen. Preuve que le discours jupitérien n’est pas toujours très audible.
Le localisme, sujet mis en avant par le Rassemblement national lors des précédentes élections européennes, est plébiscité. 61 % des personnes interrogées considèrent qu’il vaut mieux relocaliser pour ne pas importer, quand seulement 11 % — essentiellement les jeunes — pensent qu’il faut avant tout produire moins. 41 % pensent que les entreprises devraient utiliser des énergies renouvelables, bien que les industries, énergivores par essence, soient...