Le solde industriel de la France est toujours dans le rouge
ARTICLE. Pour le deuxième semestre consécutif, la France ferme plus d’usines qu’elle n’en ouvre. Même si certains secteurs sont épargnés, le tableau général n’est pas réjouissant.
:max_bytes(300000)/frontpop/2025/10/SIPA_01196564_000002.jpeg)
La réindustrialisation de la France est à l’arrêt. Selon la note de conjoncture publiée ce vendredi 10 octobre par le cabinet Trendeo, le pays a perdu 25 usines nettes entre janvier et juin 2025. Autrement dit, davantage de sites de production ont fermé qu’il ne s’en est ouvert. Ce résultat prolonge la tendance déjà observée sur les six derniers mois de 2024, au cours desquels le pays avait enregistré un solde négatif de 34 usines. C’est la première fois depuis 2016 que le tissu industriel est en recul deux semestres consécutifs. Les douze derniers mois constituent même les plus mauvais résultats depuis 2015.
La tendance est d’autant plus inquiétante que l’emploi industriel, porté jusqu’à récemment par quatre années de croissance continue, se montre désormais fragile : Trendeo évoque un solde « à peine positif », et l’Insee anticipe une légère baisse sur un an. Le coup de frein touche particulièrement l’agroalimentaire, premier employeur manufacturier du pays, qui a perdu à lui seul treize sites depuis le début de l’année. Cette contraction illustre la vulnérabilité d’un secteur soumis à la hausse des coûts de l’énergie et à la concurrence européenne. Une situation qui pourrait même empirer avec l’accord UE-Mercosur.
La tech et la pharmacie épargnés
D’autres secteurs résistent mieux, voire progressent. L’industrie pharmaceutique affiche un solde positif de + 4 usines au premier semestre 2025, portée par des investissements dans la production de médicaments et de vaccins. Le secteur de l’électricité et du gaz suit la même tendance (+ 4), grâce à plusieurs projets annoncés par EDF, Enedis et la jeune pousse nucléaire franco-italienne, Newcleo, qui travaille sur le développement d’un petit réacteur modulaire.
À l’inverse, la dynamique d’investissement s’oriente vers des secteurs moins pourvoyeurs d’emplois. Plus de la moitié des 120 milliards d’euros annoncés au premier semestre concernent les data centers, infrastructures...