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Les prescriptions des médecins, bientôt conditionnées à la sobriété écologique ?

ARTICLE. La récente séance plénière de négociations entre les médecins libéraux et l'Assurance a abouti à une proposition étonnante : les premiers pourraient bientôt voir leur rémunération progresser, en échange de quelques contreparties. Notamment des objectifs de sobriété écologique (et économique). Demain, le bilan carbone pilotera-t-il l’offre de soin ?

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MICHEL GILE/SIPA


Le sujet est déjà socialement brûlant. Alors comment cette idée a-t-elle bien pu éclore dans la tête de ceux qui ont élaboré le support de négociation entre les syndicats de médecins libéraux et l’Assurance maladie – portant sur les conditions d’exercice et de rémunération des premiers – présenté le 8 février ? Les auteurs de la présentation, partagée par la Fédération des Médecins de France, y établissent quatre grandes orientations à venir, qui aboutiraient notamment à la fixation du prix de la consultation chez le généraliste à 30 euros. Dans ces quatre grands objectifs, un chapitre qui interpelle : « Améliorer la pertinence et la qualité des soins ». Pourquoi ? Parce que la « sobriété » semble être un facteur incontournable pour le futur des médecins.

L’Assurance maladie propose de « valoriser les comportements de sobriété dans la prescription de médicaments », dans un « triple (ndlr : il n’en est présenté que deux) objectif de santé publique ». À savoir : la « réduction de l’empreinte carbone du système de santé », mais également la « soutenabilité financière de l’assurance maladie ». Cela passera par une liste d’actions partagées, où les médecins s’engageront collectivement « à faire évoluer leurs pratiques de prescription » pour répondre aux enjeux » notamment « de sobriété environnementale et économique ». Plus précisément : une « sobriété des prescriptions de médicaments afin de réduire leur impact carbone  ».


Moins de médicaments pour la planète ?


Traduction : pour des motifs écologiques, mais aussi (et peut-être surtout) économiques, les médecins seront invités à moins — mieux ? — prescrire. Si l'on adopte uniquement le point de vue de l'écologie, cela à un certain sens : d’après un rapport daté d’avril 2023 du Shift Project, le think tank écologiste de Jean-Marc Jancovici, la santé pèserait entre 6,6 % et 10 % de l’empreinte carbone nationale. Dans cette...

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