Une partie significative de la population ne consulte jamais un médecin, soit parce qu’elle se sent en bonne santé et elle considère qu’il est inutile de rencontrer un médecin traitant, soit parce qu’elle se tourne systématiquement vers des médecines parallèles dites « douces » et même parfois ce que je nommerai pudiquement des « guérisseurs ».

L’étude du parcours des soins et plus particulièrement de la pyramide des soins consolide mon impression que le médecin traitant se situe au centre du recours aux soins.

Ce concept de « médecin traitant », voire par extension de « médecin de famille » a été gravé dans le marbre par les caisses d’assurance maladie afin de privilégier un parcours mieux pris en charge pour le remboursement des actes médicaux.

A travers mes réflexions, sur la formation des médecins, sur la place du médicament, sur l’assurance maladie et les mutuelles, et surtout sur le rôle essentiel du dossier médical, j’inscris ici les grandes orientations qu’il faut selon moi privilégier pour réformer notre système de soins.

La nécessité de posséder un authentique dossier médical géré par le médecin traitant doit être validée. Dès lors le médecin traitant et le dossier médical seront le pivot du système de soins.

Le parcours de soins

L’histoire d’un individu et de son rapport à la médecine est très mal connu. Sur une vie, il est possible de ne jamais consulter un médecin qu’il soit libéral ou salarié ou appartenant à une structure de dépistage.

En France, il y a tout de même quelques situations où le suivi d’un individu est quasi-obligatoire. Il s’agit de la médecine du travail pour l’embauche et le suivi d’un travailleur ; il s’agit également du suivi des enfants grâce aux vaccins obligatoires ; malheureusement oubliée, il y a une époque où le versement des allocations familiales pour l’enfant était lié à...