YouTube réduit arbitrairement la visibilité des contenus qui ne lui plaisent pas
ARTICLE. En audition devant le Parlement, le directeur des affaires publiques France et Europe du Sud de YouTube a admis que son entreprise invisibilisait arbitrairement certains contenus. Au premier rang des victimes de cette politique, les médias alternatifs ?
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YouTube, comme de nombreux réseaux sociaux, est un outil indispensable pour les médias dits alternatifs. Mais cette entreprise est régie par des règles d’une grande opacité. Ce 17 juin 2025 est venu apporter quelques précisions sur son fonctionnement. Thibault Guiroy, directeur des affaires publiques France et Europe du Sud de la filiale de Google/Alphabet, était interrogé à l’Assemblée dans le cadre de la Commission d’enquête sur les effets psychologiques du réseau social TikTok sur les mineurs. Et ses déclarations n’ont pas manqué de faire réagir les spectateurs de l’audition filmée.
« Vous savez qu’on a un parti pris côté YouTube, qui est de donner une prime aux contenus qui font autorité ou aux contenus fiables », a déclaré Thibault Guiroy, qui évoque « des contenus de créateurs qui peuvent être jugés particulièrement fiables, notamment en réponse à des recherches sur des thèmes de société (…) à des élections (…), à des thèmes comme le réchauffement climatique ». Mais si cette mise en avant n’a rien de fondamentalement rédhibitoire, la médaille a un revers. Guiroy a reconnu que YouTube réduisait « la visibilité des contenus qui sont à la limite de franchir nos conditions d’utilisation, mais qui ne les franchissent pas ».
Face aux contenus qui poseraient problème — ici des vidéos à destination des mineurs et estimées dangereuses pour leur santé mentale ou physique — YouTube s’arrangerait avec la « loi française et les conditions d’utilisation, le règlement de la communauté sur la plateforme. » Et puisque « parfois on n’est pas en mesure de supprimer les contenus qui sont potentiellement nuisibles », ou « qu’on ne souhaiterait pas voir recommandés, mais qui ne franchissent ni la ligne de la loi française », alors « ce qu’on peut mettre en place, c’est de réduire la viralité et la visibilité de...