Edito

Des nouvelles du front

L'édito de Stéphane Simon.

/2023/06/1_EditoSS


Il y a ceux qui traitent Poutine de « fou » et les pro-Russes de « traîtres ». Et ne pensent pas plus loin. Ceux qui traitent Zelensky de « psychopathe » et les pro-Ukrainiens d’« ukronazis ». Et ne pensent pas plus loin. Mais qui se demande si cette guerre est la nôtre ?

Ce numéro de Front Populaire se propose de penser la guerre. Penser la guerre et ses impensés. S’interroger aussi sur ce que Pierre Conesa appelle le « complexe militaro-intellectuel », c’est-à-dire ce bellicisme de plateau de télévision qui rabâche le plus souvent les éléments de langage de l’OTAN, pense encore que tout ce qui vient des États-Unis est intrinsèquement bon et bien. Que l’impérialisme américain ait frappé partout sur la planète depuis soixante-dix ans ne leur pose pas de problème. Ces guerres sont bonnes, car elles sont « justes ». Leur niveau de profondeur d’analyse se bornant à répéter que Poutine, c’est Hitler, et que si on ne l’arrête pas maintenant, il ira jusqu’à Berlin…

Alors, qu’attendez-vous pour enfiler vos bottes ?

À Front Populaire, nous sommes de ceux qui préfèrent enfiler des bottes pour aller marcher à la campagne, dans les herbes hautes. Nous savons que Poutine est un impérialiste, mais que les États-Unis sont aussi une puissance impérialiste, que la guerre russo-ukrainienne n’a pas commencé le 24 février 2022 mais bien avant et que, contrairement à ce que prétend la vulgate antinationale, c’est le choc des impérialismes qui a conduit à la guerre.

Nous ne renvoyons pas dos à dos Poutine et Biden, mais nous aurions aimé que des précisions soient apportées en lieu et place du déluge de propagande qui nous a été servi.

Nous sommes de ceux qui imaginent que la France aurait dû se forcer, d’abord, à faire la guerre à la guerre, dans une posture gaulliste de troisième voie qui nous aurait permis de penser, d’abord,...