En défense du Frexit
« Autre Europe », « plus d’Europe », « mieux d’Europe »… les slogans sont connus et très fatigués. Olivier Delorme nous propose une autre version : « Pas d’Europe. » Enfin, pas d’Union européenne. Car il s’agit sans doute du seul chemin viable pour retrouver la seule vraie Europe qui a l’approbation des peuples : l’Europe des États-nations souverains.
« Toute la réglementation européenne depuis dix ans n’a comme conséquence que la désactivation de l’entreprise EDF, cette Europe qui a pris la concurrence comme axe idéologique quasi unique qui, bien sûr, fait le bonheur des peuples, on en voit le résultat en matière d’énergie (1) ! » Ancien président (de 2009 à 2014) de l’entreprise publique créée en 1946, en application du programme du Conseil national de la Résistance afin d’assurer la souveraineté énergétique de la France et de la soustraire aux intérêts privés, Henri Proglio est entendu, le 13 décembre 2022, par la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale visant à établir les raisons de la perte d’indépendance énergétique de la France. Il commence son exposé en illustrant cette « doctrine européenne » par l’injonction à privatiser les barrages, c'est-à-dire à brader un patrimoine d’État – appartenant donc à tous les Français qui l’ont financé – géré par EDF, à des intérêts privés et étrangers. Si l’opposition de l’entreprise à ce projet a, pour l’heure, différé sa mise en œuvre, précise Proglio, rien n’a été tranché, les règles européennes restent inchangées, permettant de sanctionner la France si elle ne les applique pas. De sorte que « nous restons en lévitation » – incertitude qui explique le défaut d’investissement dans la modernisation de nos équipements hydrauliques, laquelle permettrait à cette énergie renouvelable de compter pour 20 % dans notre mix énergétique2, au lieu de 14,5 % actuellement.
« La deuxième loi géniale, poursuit Proglio, est la loi du 7 décembre 2010 sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité (…), qui consiste à imposer à EDF la vente à prix cassé de 25 % de sa production électronucléaire à ses propres concurrents pour que ces derniers puissent vendre leur énergie aux clients d’EDF. Ce fut une réussite, nos concurrents sont devenus riches. C’est d’une pertinence absolue. J’ai dénoncé cette pratique pendant...