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Israël-Palestine : le pot de fer contre le pot de chair

Plusieurs mois après l'attaque sanglante du Hamas contre Israël, Guillaume Bigot s'interroge sur l'avenir du conflit au Proche-Orient.

/2023/12/bigotrp


En raison de son intention génocidaire, l’attaque du 7 octobre obligeait Israël à détruire le Hamas. Pour cela, l’intervention au sol et les bombardements préalables sur Gaza étaient inévitables. Les pièges tendus par le Hamas à l’État juif ont alors commencé à se dévoiler dans toute leur perversité. Le premier piège tendu à Israël est intérieur : les commandos de fanatiques ne se sont pas contentés de massacrer 1 400 civils israéliens, ils ont ramené au moins 200 prisonniers à Gaza, créant ainsi un dilemme moral pour la démocratie israélienne. Négocier la libération des otages implique de renoncer à détruire le Hamas. Détruire le Hamas implique de renoncer à sauver les otages. Le deuxième piège est celui de la réprobation internationale. Une condamnation de la communauté internationale qu’impliquent inévitablement les pertes civiles considérables qui résultent des bombardements sur Gaza.

António Guterres, le secrétaire général des Nations unies, a demandé à Israël un cessez-le-feu qui la priverait de la possibilité de neutraliser le Hamas. Preuve que ce piège fonctionne à merveille : l’ambassadeur d’Israël est allé jusqu’à exiger la démission de Guterres. Le troisième piège est militaire. Les F-35 de l’aviation israélienne contre des deltaplanes de l’aviation gazaouie ou les Merkavas contre les tractopelles et les motos du Hamas, l’issue du combat semble faire peu de doute. Pourtant, Tsahal va se déployer dans la zone urbaine la plus densément peuplée du monde, au milieu de ruines et dans des sous-sols piégés où le fantassin israélien éprouvera les pires peines à distinguer les moudjahidin fanatisés du reste de la population. Cette sale guerre asymétrique risque de coûter la vie à de nombreux soldats de Tsahal. Le Premier ministre israélien reconnaît que cette guerre sera longue et difficile. Or, elle mobilise les forces vives du pays (400 000 Israéliens sont sous les drapeaux) et c’est pourquoi elle peut difficilement durer...