L'armée, âme et rempart de la Nation
Victime de coupes budgétaires incessantes, l’armée française n’a plus aujourd’hui les moyens de garantir la souveraineté du pays, comme sa mission l’y destine pourtant naturellement. De plus en plus de postes du ministère de la Défense sont en outre attribués à des hauts fonctionnaires civils, et les prérogatives du commandement militaire sont réduites à la portion congrue. Ainsi, c’est l’État profond qui met progressivement la main sur les décisions stratégiques, tandis que les chefs militaires sont renvoyés au silence d’usage au sein de la Grande Muette.
La France est un grand pays : elle porte des valeurs, exerce des responsabilités, développe ses intérêts. Mais qui peut croire que les valeurs et les intérêts se défendent d’eux-mêmes, que les responsabilités s’exercent sans moyens et sans volonté ? Ce n’est pas parce qu’elle fut que la France sera. Depuis la publication de La France et son armée, nul n’ignore que « la France fut faite à coups d’épée » ; mais trop peu comprennent que, dans le monde qui vient, c’est aussi par l’épée qu’il faudra la défendre.
Parce que depuis des siècles nos valeurs se sont répandues dans le monde, nous pensons qu’elles sont naturelles et immortelles, qu’elles se défendent en s’imposant tout simplement, parce qu’elles sont espérées, ailleurs, par les autres. Grave erreur, comme celle de croire qu’il est possible de créer un système de sécurité collective pérenne basé sur la bienveillance et le pouvoir de la raison : l’échec de la SDN hier, la dislocation du système onusien aujourd’hui doivent nous ramener à la raison. Contrairement aux fausses illusions nées de la chute de l’Empire soviétique, le monde du XXIe siècle se construit à nouveau sur des rapports de force : il se définira par la puissance et la souveraineté.
Malheurs aux nations qui ne les auront pas reconstruites.
DÉFENDRE CE QUE NOUS VOULONS ÊTRE
Nous nous aveuglons : les valeurs, quelles qu’elles soient, ne valent que par la puissance de l’épée qui les répand ou les défend. L’espace qu’elles dominent reflète la puissance de nos armes et en recouvre la portée, dans l’expansion comme dans le repli. Si nous voulons vivre comme nous l’entendons, nous devons restaurer les moyens matériels de défendre, à l’extérieur et à l’intérieur, ces valeurs occidentales contestées par des acteurs qui ne reculent devant aucune barbarie pour imposer les leurs. L’histoire de la France, sa vision d’elle-même,...