Le doux rêve bleu de Jean-Luc Mélenchon
La France insoumise veut troquer notre nucléaire contre une dépendance en partie liée à des technologies coûteuses et peu maîtrisées à ce jour, celles de la mer. Un projet qui masque surtout une diminution drastique de la consommation.
Si le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des élections législatives de juillet, ce n’est pas pour son programme énergétique. Pourtant, la question de notre souveraineté en la matière demeure cruciale. Chaque parti y va de sa proposition sur fond d’antinucléarisme ou non. Le projet de la France insoumise est l’un des plus originaux, orienté autour de la mer. Un vrai plongeon dans l’inconnu. Pour le comprendre, revenons en 2022. La France est alors en pleine crise énergétique : le cours du gaz flambe, conséquence du refroidissement des relations entre la Russie et l’Union européenne. En mars, 24 réacteurs – sur 56 – sont mis à l’arrêt à cause d’un défaut de soudure autrement surnommé « corrosion sous contrainte » et des travaux de maintenance. Le nucléaire français est dans le dur. Une situation inédite propice à l’éclosion de projets alternatifs. Cela tombe bien, c’est l’année de la présidentielle. Nous sommes le dimanche 16 janvier 2022. Le candidat Jean-Luc Mélenchon a donné rendez-vous à ses fidèles Insoumis à Nantes, pour un meeting immersif. Tout autour de la grande scène, des écrans géants diffusent des images en rapport avec les points abordés par le tribun. Quand soudain surgissent des vagues qui s’échouent brutalement sur la côte.
« La mer », harangue-t-il, « voilà la porte de sortie du nucléaire qui est devant vous ». Elle contient « 66 fois l’énergie dont a besoin la terre ». Le projet énergétique de la France insoumise est bleu, assurément. « Oui, il y aura des éoliennes offshore. Oui, il y aura des machines houlomotrices, on sait les faire. Oui, il y aura des machines qui prendront le mouvement du chaud et du froid (…) On sait faire tout ça.
Il n’y a plus qu’à s’y mettre », affirme-t-il alors devant une assemblée conquise, rappelant qu’avec « 50 éoliennes offshore, on a l’équivalent d’une centrale nucléaire, d’un...