1 – « La grandeur du petit peuple » est aussi une réalité biblique : je me permets ainsi d’emprunter le titre d’un des derniers livres de Michel Onfray. En effet, l’ancien testament fait état de la trahison de l’alliance par le peuple qui provoque l’émergence d’un petit reste, ceux que l’on nomme les anawimsou pauvres de Dieu et qui demeurent fidèles. Ce ne sont pas les élites mais les petits et les prophètes qui sont le fer de lance de cette conscience. Les récits bibliques font émerger ces figures qui sauvent le « bon sens divin ». Jésus est issu de cette lignée portée par la Vierge Marie, une simple fille du peuple, dont la prière d’action de grâce explicite cette réalité :« le puissant fit pour moi des merveilles…il comble de biens les affamés, renverse les puissants de leur trône, élève les humbles, il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides…il se souvient de son amour… ». Jésus n’est pas prêtre ni tenant d’aucun pouvoir mais il se fait connaître comme Dieu parmi les hommes. Il s’adresse au peuple qu’il respecte et veut sauver, conscient du cheminement à faire. Il dit qu’il n’est pas venu pour les riches et les savants mais pour les petits et les humbles.

2 - Ce parallèle ne présume pas de la foi que l’auteur de « la grandeur du petit peuple » dit clairement ne pas avoir. Mais compte-tenu du constat de la fin d’une société aux repères essentiellement judéo-chrétiens, du retrait de l’institution ecclésiale et de la foi au profit d’un individualisme égocentré, d’une science sacralisée sur l’autel du progrès perpétuel pour servir le dieu de l’argent, j’observe, en tant que prêtre, la permanence de héros de la foiet de la bonne volonté au quotidien, leur dévouement auprès des souffrants,...