11 NovembreArmistice

Maurice Genevoix entre au Panthéon

ARTICLE. Ce 11 novembre, jour de commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale, le corps de l’écrivain et soldat Maurice Genevoix est transféré au Panthéon. Une façon d’immortaliser la mémoire des Poilus, à travers l’auteur de Ceux de 14.

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Maurice Genevoix prolongera donc son sommeil sous la coupole des grands saints laïcs de l’histoire de France. Décidée en 2018 par le Président de la République, la cérémonie de panthéonisation de Maurice Genevoix a lieu aujourd’hui, 11 novembre, dans le sillage commémoratif de l’armistice du 11 novembre 1918.

Tout homme qui écrit et qui écrit bien sert la France, a un jour confié le général de Gaulle à André Malraux. Maurice Genevoix (1890-1980) aura donc doublement servi son pays ; par le corps et par l’esprit.

Par le corps d’abord, mobilisé dès les premiers conflits de la Grande Guerre, comme sous-lieutenant d’infanterie puis comme lieutenant commandant avant d’être grièvement blessé dans des combats à Rupt-en-Woëvre près de la colline des Éparges, en 1915. Réformé à 70% d’invalidité, il y perd l’usage de son bras gauche, comme Cervantès à la bataille de Lépante, quatre siècles auparavant.

Par l’esprit ensuite, pour son œuvre d’écrivain bien sûr, et son formidable pouvoir d’évocation. Son tout premier récit de guerre, Sous Verdun, compilation de prises de notes des tranchées publié en 1916, est partiellement censuré. Prix Goncourt en 1925 pour Raboliot, roman dans lequel il exalte déjà son amour pour la nature en général, et la Sologne en particulier, il poursuit cette quête dans La Dernier Harde (1938) et La Forêt perdue (1967). En 1949, alors élu académicien depuis trois ans, il publie Ceux de 14, qui a fait sa gloire de conteur tragique, dans la lignée des grands Grecs.

Comme Les Croix de bois, de Roland Dorgelès, Le Feu d’Henri Barbusse ou le Voyage au bout de la nuit de Céline ; il y a Ceux de 14 de Maurice Genevoix, un recueil de récits de guerre d’un réalisme saisissant au plus près du traumatisme, témoignage du terrain, d’un terrain...