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Accord UE-Mercosur : quand Bruxelles veut soudoyer les agriculteurs français

ARTICLE. Pressée par l’Allemagne, Ursula von der Leyen veut à tout prix conclure l’accord UE-Mercosur au plus vite. Pour calmer une très probable résistance des agriculteurs français, la Commission européenne envisage même des pots-de-vin.

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Crédits illustration : ©KONRAD K./SIPA


Les agriculteurs français feraient-ils trembler Bruxelles ? Rien n’est moins sûr, à en croire la manière avec laquelle la Commission européenne aborde la réouverture des négociations autour de l’accord UE-Mercosur. Celles-ci avaient été interrompues au début de l’année, en raison des manifestations massives d’agriculteurs à travers l’Europe, notamment en France. Profitant de la faiblesse d’Emmanuel Macron sur la scène européenne – fruit d’une double défaite électorale, d’une dette publique abyssale et d’une situation politique chaotique depuis la dissolution de l’Assemblée nationale –, la Commission a relancé les discussions avec le bloc sud-américain (Brésil, Uruguay, Paraguay, Argentine et Bolivie).

Mais dans les champs, les raisons de la colère demeurent et celle-ci ne demande qu’à gronder de nouveau. Des mobilisations éparses ont d’ailleurs déjà repris sur l’ensemble du territoire français. Et les technocrates européens le savent. C’est pourquoi ces derniers planchent actuellement sur un nouveau fonds budgétaire destiné à dédommager les agriculteurs qui seraient touchés par les conséquences néfastes de l’accord. L’objectif : « surmonter la résistance française à l'accord commercial », résume le média Politico, qui a révélé le projet. Et c’est là toute l’ironie : si l’accord UE-Mercosur était réellement profitable à tous, y compris aux agriculteurs comme le prétendent ses partisans, quel « dommage » y aurait-il à compenser ? Ou doit-on voir dans ce projet l’aveu implicite que cet accord lèsera bien les agriculteurs, notamment les éleveurs bovins français, qui souffriront d'une surabondance d'importations sud-américaines ?

La France sur la touche


Loin de désapprouver cette manœuvre cynique de la Commission européenne, les diplomates français interrogés par le média semblent se satisfaire de ce projet. « Une option intéressante que la France recherchera nécessairement, au cas où il y aurait un accord », commente l’un d’eux, alors même que le Premier ministre français, Michel Barnier, se disait opposé au-dit accord le mois dernier. Mais Ursula von...

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