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Budget : sur la sellette, le gouvernement Barnier reçoit la bénédiction de Bruxelles

ARTICLE. La Commission européenne a approuvé le budget du gouvernement français, au regard des règles bruxelloises. Une indulgence particulière pour protéger le gouvernement Barnier de la crise politique qui l’attend ?

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Crédits illustration : ©Alfonso Jimenez/Shutterstock/SIPA


Si l’État français cherche à rééquilibrer les comptes publics, il le fait avant tout pour Bruxelles. C’est ce qu’a tenu à rappeler, ce mardi, la Commission européenne, qui a publié ce mardi son évaluation des plans budgétaires des États membres pour l’année prochaine. Sur les 21 plans qui lui ont été présentés, Bruxelles en a approuvé 20, dont celui de la France, qu’elle estime répondre « aux exigences du nouveau cadre ». Ce « nouveau cadre », c’est celui d’une « trajectoire budgétaire crédible pour garantir que le niveau d’endettement [de la France] soit orienté vers une baisse durable ou maintenu à des niveaux prudents ».

Gouvernement sur la sellette


La France est pourtant bien loin de satisfaire la sacro-sainte réglementation budgétaire européenne des 3%, avec un déficit public qui a dérapé à 6,2% du produit intérieur brut. l’avant-dernier pire résultat de l’UE, juste devant la Roumanie ! La deuxième économie de l’Union fait par ailleurs l’objet, avec sept autres pays (la Belgique, la Hongrie, l’Italie, Malte, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie), d’une procédure pour déficit excessif et risque des amendes annuelles pouvant s’élever à 0,1 % de son PIB, soit environ 2,8 milliards d’euros.

Mais les agents de la Commission ont visiblement été convaincus par le plan pour un retour « dans les clous » de Bruxelles en 2029, à 2,8%, après un palier à 5% en 2025. Le commissaire sortant à l’Économie, Paolo Gentiloni, a même salué l’engagement « fort et courageux de la France », se disant « impressionné » par la conclusion de ce budget « dans un contexte difficile ». En retour, le ministre des finances, Antoine Armand, s’est dit « satisfait » de cette « évaluation positive » de la part de la Commission. Satisfait ou soulagé ? Car derrière cet échange de politesses, Bruxelles et Antoine Armand cachent peut-être leurs propres sueurs froides, celles provoquées par le risque...

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