Carlos Tavares, le tueur de coûts de Stellantis, forcé à la démission
ARTICLE. Le patron de Stellantis, notamment connu pour ses émoluments mirobolants, vient d’être forcé à la démission par le conseil d’administration du groupe. Lui sont reprochés une baisse des résultats, mais surtout un management jugé trop agressif.
Le couperet est tombé sans que grand monde d’extérieur à Stellantis s’y attende. Ce dimanche, le conseil d’administration du groupe s’est réuni à Amsterdam et a décidé à l’unanimité l’éviction de Carlos Tavares. Le patron emblématique du groupe, en fonction depuis 2014, ne part toutefois pas les mains vides. Le CA ayant jugé qu’il n’avait pas démérité, l’ancien numéro 2 de Carlos Ghosn partira avec un chèque évalué à quelques dizaines de millions d’euros, d’après France Info.
Le départ du Portugais, 67 ans, qui a fait de Stellantis le quatrième constructeur automobile mondial regroupant 14 marques, a de quoi surprendre, d’autant que son départ était prévu en 2026. De multiples facteurs sont avancés pour expliquer les raisons de cette fin précipitée et coûteuse. Si Carlos Tavares a su faire évoluer drastiquement son groupe en dix ans, celui-ci est entré depuis quelques mois dans une zone de turbulence économique. L’évolution du cours de l’action en est l’un des indicateurs les plus visibles. Le 22 mars, elle était évaluée à presque 27 euros. Huit mois plus tard, elle a perdu plus de la moitié de sa valeur pour atteindre 12,5 euros.
Pourtant 2023 avait été une année record. Stellantis affichait un bénéfice net de 18,6 milliards d’euros, en hausse de 11 % par rapport à 2022. La marge opérationnelle — le résultat d’exploitation divisé par le chiffre d’affaires — était évaluée à 12,8 %. En septembre 2024, Stellantis a prévenu que cette marge opérationnelle allait fortement diminuer, et retomber entre « 5,5 % et 7 % ». Le groupe est affecté par une crise industrielle, comme l’ensemble des constructeurs européens.
Un management agressif
Sur le volet international, Stellantis peine à écouler ses stocks aux États-Unis. En Chine, là où le constructeur vendait jusqu’à 740 000 véhicules en 2014, il ne s’en vend plus que...