C’est une histoire que seule la médiocrité actuelle de nos élites et de nos institutions rend possible. Dans un article publié ce jeudi 11 janvier, La Lettre (ex-Lettre A) dévoile que la Monnaie de Paris vient de se faire retoquer par l’Union européenne. Une erreur administrative comme il en existe de nombreuses, sauf que celle-ci devrait coûter à l’institution plus d’un million d’euros. À l'origine du ratage, notre soumission à la bureaucratie européenne, mais également la courtisanerie du PDG de la monnaie de Paris. Tous ces éléments combinés donnent une fable, et illustrent parfaitement le délitement de notre élite en général, et de la haute fonction publique en particulier.

Le 7 décembre, Bruno le Maire devait se rendre à la Monnaie de Paris, institution sous tutelle du ministère de l’Économie. Pour fêter l’occasion, Marc Schwartz, son directeur général aurait eu pour objectif de lui présenter les nouvelles pièces de 10, 20 et 50 centimes d’euros. Problème, la procédure — qui ne peut avoir lieu que tous les quinze ans — est encadrée par le droit européen : chaque pièce d’euro comporte un côté européen et un côté national. Son nouveau format doit être validé par la DGECFIN (Direction générale des affaires économiques et financières) de la Commission européenne et par le Conseil européen.

Une erreur qui coûtera un million d’euros

Le directeur de la monnaie de Paris n’a pas jugé bon d’attendre une validation réglementaire de la part de Bruxelles. D’après La Lettre, il aura fallu faire travailler les ouvriers de l’entreprise « en trois-huit » quatre jours d’affilée pour atteindre les délais correspondant à la visite de Bruno le Maire. Malheureusement, le 1er décembre, l’Union européenne a rendu son verdict : les étoiles sur la face « européenne » étaient trop peu visibles. Les nouveaux centimes ont été retoqués. Et voilà...