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Bruno Le Maire en guerre contre la « technostructure bruxelloise », vraiment ?

ARTICLE. Bruno Le Maire a profité de sa première déclaration publique depuis qu’il a quitté Bercy pour tancer la « technocratie bruxelloise ». Une critique bien commode qui ne traduit aucun revirement, si ce n’est une communication au service de son nouvel employeur.

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Crédits illustration : ©Alfonso Jimenez/Shutterstock/SIPA


Bruno Le Maire aurait-il vu la lumière, depuis qu’il a quitté les couloirs de Bercy ? C’est en tout cas ce dont il semble vouloir nous persuader, depuis son nouveau poste de « consultant stratégique » chez le Néerlandais ASML, leader mondial des machines de lithographie UV pour les puces électroniques. L’ancien ministre de l’Économie, qui espère bien faire émerger un « Airbus » européen des semi-conducteurs, a offert sa première déclaration publique à L’Usine Nouvelle. Dans un entretien publié ce lundi 22 septembre, il fustige la « technostructure bruxelloise [qui] est en train de tuer l'industrie européenne ». « Il est minuit moins une : l'Europe est à l'arrêt et le reste du monde accélère », s’alarme l’ancien ministre. Si nous ne réagissons pas, nous risquons d’être rayés de la carte technologique du XXIème siècle. »

N’y voyons pas là un vibrant plaidoyer en faveur de l’indépendance stratégique française contre les petits hommes gris de Bruxelles. Car la critique de la technocratie est bien commode, et ne suffit pas à se voir distribuer un brevet en souverainisme. Si la « bande de technocrates » qui dirige la Commission européenne n’a pas les faveurs de Bruno Le Maire, ce n’est pas parce qu’elle décide à la place des États. C’est au contraire qu’elle ne prend pas assez d’initiative, qu’elle « ne mesure pas la vitesse avec laquelle le monde se transforme »… Ou plutôt,  qu’elle n’a pas encore répondu à son « appel » de juillet. Il y a deux mois, l’ancien locataire de Bercy demandait « d'urgence » un plan entre 50 et 100 milliards d'euros par an pour relancer la filière des semi-conducteurs dans l’Union européenne.


« Nous avons été imités, nous devons devenir imitateurs »


Mais sa reconversion dans le privée n’empêche pas Bruno Le Maire de continuer de parler comme un politique, et de donner son avis sur les affaires européennes. « L'Europe doit passer...

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