On a suffisamment critiqué les précédents gouvernements qui n’avaient pas imaginé une hausse de la consommation à venir en France pour s’étonner que tous les scénarios envisagés depuis trois ans subissent un désaveu — temporaire ? — de leurs prévisions haussières. Et en effet, ce lundi 21 avril, Sophie Mourlon, la directrice générale de la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) a confié à Montel news que la demande d’électricité envisagée depuis 2035 serait en deçà des projections imaginées

Selon toute vraisemblance, la cible de 580-640 TWh par an pour 2035 — contre 446 TWh en 2023 — ne devrait pas être atteinte. « La vitesse d’électrification, c’est-à-dire la transition des voitures vers l’électrique, de l’industrie vers l’électrique, etc., n’est pas aussi rapide que ce qu’on voudrait », affirme Sophie Mourlon qui considère que si la dynamique d’électrification du parc de véhicules « est bonne », elle n’est pas « excellente ». Comprendre : en deçà du rythme préalablement imaginé.

La crise énergétique est passée par là et a entraîné une forte baisse de la consommation électrique. Bien que depuis 2022, cette crise se soit atténuée, tant et si bien que la facture d’électricité aurait dû diminuer de 20 % en février, la consommation, elle, n’a jamais repris. En 2021, les Français ont consommé 12,8 TWh de moins que la moyenne de 2014 - 2019. En 2022, 17,9 TWh de moins, et enfin, en 2023, 32, 4 TWh de moins. Vertigineux. Pour mesurer l’ampleur de la baisse, il s’agit de la plus faible consommation annuelle constatée depuis 2005.

Une baisse pas si rentable pour les Français

Si l’avenir est censé être au tout électrique, pour le moment, les Français ont surtout intégré la notion de sobriété – chère à Agnès Pannier-Runacher, la désormais ministre de la Transition écologique, de l’Énergie,...