Une « dégradation exceptionnelle et inédite. » C’est ainsi que la Cour des Comptes qualifie l’aggravation du déficit public constaté en 2024. 175 milliards d’euros cette année, 6 points de PIB — contre 4,4 initialement attendus — pour une dette publique culminant désormais au-delà des 3 300 Mds€. De quoi alerter le plus ancien des Grands corps de l’État, qui publie ce jeudi 13 février un rapport sur « la situation des finances publiques début 2025 ».

Lors de sa déclaration de politique générale le 14 janvier 2025, François Bayrou a promis le maintien de l’objectif de retour à 3 % du déficit en 2029 et un déficit public qui tournerait autour de 5,4 % pour 2025. Alors que le précédent gouvernement Barnier tablait sur une forte diminution des dépenses publiques d'environ 40 Mds€, le projet de budget 2025 du locataire de Matignon n’est pas aussi volontariste et se concentre plus sur des augmentations de la fiscalité touchant les particuliers et les entreprises.

Ce qui n’est pas sans poser problème à la Cour des comptes, qui note que le dérapage des comptes observé en 2024 pourrait se reproduire. D’une part, les prélèvements obligatoires, tels que la TVA ou l’impôt sur les sociétés ont généré bien moins d’argent qu’escompté, amputant les recettes, avec 0,4 % de PIB en moins que prévu. D’autre part, les collectivités locales sont également dans le viseur de la Cour. Celle-ci parle de « nette dégradation » en 2024. Elles seraient — les comptes ne sont pas encore consolidés à ce jour — responsables de 0,9 point du déficit public.

Les principales collectivités locales concernées ne semblent pas toutes favorables à l'idée de réduire leur train de vie. Si la région Auvergne-Rhône-Alpes a décidé une baisse de 170 millions d’euros, ou bien la région des Pays de la Loire,...