On le savait déjà : l’agriculture française affiche un sérieux déclin. Mais à quel point ? La question peut se poser légitimement à la lecture du recensement agricole 2020 dont les premiers résultats ont été publiés par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation le 10 décembre. Réalisé tous les dix ans en Europe, ce recensement permet d’établir une photographie de l’état de l’agriculture en France et de son évolution. Et le résultat est assez inquiétant : la France aurait notamment perdu 21 % de ses exploitations agricoles entre 2010 et 2020.

Concrètement, la France a vu disparaitre 101 000 exploitations en dix ans, pour un total de 389 000 restantes. Cette baisse s’inscrit dans une tendance au long terme puisque que ce nombre n’a cessé de décroître depuis 50 ans – de 75 % très précisément. La baisse la plus significative a eu lieu entre 1970 et 2000, période durant laquelle entre 900 000 et 1 000 000 d’exploitations ont disparu. La baisse décennale récente ne s’est pas faite au détriment de l’espace agricole. Il occupe toujours la moitié du territoire métropolitain avec près de 26,7 millions d’hectares cultivés. Même si là aussi on observe une baisse, elle est de faible ampleur : environ 1 %, soit 268 milliers d’hectares en moins.

Au-delà de la quantité d’exploitations en baisse, c’est la dégringolade du nombre d’agriculteurs qui devient particulièrement inquiétante. Entre 2010 et 2020, le monde agricole a perdu 81 000 équivalents temps plein (ETP), soit une baisse de 11 %.  Cette diminution n’est par ailleurs pas prête d’être endiguée à court terme. La part des chefs d’exploitations, coexploitants et associés de plus de 60 ans représente 25 % du total en 2020, contre 20 % en 2010. Les plus de 50 ans représentent 58 % du total. Soucieux de la situation, le ministère...