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Ferroviaire : quand des citoyens réinventent le service public

ARTICLE. Le 13 décembre 2020, le marché intérieur de transport ferroviaire sera ouvert à la concurrence. Depuis 2 ans, une coopérative lotoise se prépare à proposer une alternative à la SNCF et une ambition, dès 2022 : faire revivre les lignes abandonnées.

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Bordeaux - Lyon, la défunte, pourrait ressusciter en 2022. Sacrifiée sur l’autel de la rentabilité en 2012 par la SCNF, la ligne ferroviaire pourrait bien être relancée grâce à une initiative citoyenne portée par la coopérative Railcoop. 6 trains parcourraient la ligne en un peu moins de sept heures et desserviraient 11 gares qui jalonneraient le parcours, comme Périgueux, Limoges, ou bien encore Guéret. L'initiative pourrait offrir à nouveau une alternative à l'automobile à plus de 690 000 voyageurs annuels. 

C’est au cœur du département du Lot, plus précisément à Cambes, village situé non loin de Figeac, que RailCoop se développe. A l'initiative, Nicolas Debaisieux. Cet ancien ingénieur des mines, après plusieurs expériences à l’étranger consacrées aux problématiques climatiques, s’est installé à 40 ans dans le Lot. Un coup de foudre. Et un constat : ce département, comme tant d’autres territoires éloignés des grandes métropoles hexagonales, subit les affres de l’abandon des pouvoirs publics. Notamment, lorsqu'il est question de politique de transport : fermetures de gare le week-end, quand il ne s’agit pas de fermetures définitives, comme envisagées pour le village de Rocamadour ou d’Assier, diminution du nombre de trains, substitution par des bus, diminution du nombre de dessertes…

En février 2019, naît Railcoop, qui se définit comme « première coopérative d’intérêt collectif de France dédiée au transport ferroviaire de fret et de voyageurs ». Avec pour ambition de fournir un service complémentaire à celui de la SNCF sur les lignes abandonnées par l’entreprise. Cette structure est le fruit des échanges entre Nicolas Debaisieux et sa sœur Alexandra, mais également de plusieurs personnalités aux expériences diverses, que ce soit en coopératives, dans le monde ferroviaire ou bien celui de l’environnement. En novembre 2019, les 32 sociétaires voient la structure devenir une SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) sous forme de société anonyme à capital variable....