Ce n’est pas un arrêt définitif, mais une suspension. À l’occasion de la fin d’un contrat le 30 avril, Railcoop vient de geler son activité de fret ferroviaire, quelques jours à peine après avoir pourtant annoncé le lancement d’une deuxième ligne de fret entre Gignac (Lot) et Saint-Gaudens (Haute-Garonne). « L’équilibre économique sur le fret en Occitanie prend beaucoup plus de temps que prévu », expliquait le directeur général de la coopérative lotoise, Nicolas Debaisieux, le 3 avril à France Bleu Occitanie.

D’après une enquête de Mediacites, l’activité fret de Railcoop n’a dégagé que 120 000 euros de chiffre d’affaires en 2022. Un résultat loin de compenser les charges de l’activité, et une masse salariale estimée à 680 000 euros par le site internet. Et un résultat bien loin des trois millions d’euros envisagés pour 2023. Lancée le lundi 15 novembre 2021, la ligne a rapidement rencontré des problèmes de personnels et de taux de remplissage de ses wagons. Il ne circulait que deux trains par semaines contre une prévision d’un trajet quotidien.

La ligne Bordeaux — Lyon à nouveau décalée

Qu’à cela ne tienne pour Nicolas Debaisieux qui se veut positif. « On a lancé le fret pour se préparer sur les voyageurs parce que le voyageur a des exigences plus fortes », affirmait-il au début du mois d’avril, sans qu’on soit dans l’obligation de le croire par ailleurs (pourquoi avoir annoncé le lancement d’une deuxième ligne de fret, dans ce cas ?). Toujours est-il que Railcoop et ses 14 000 sociétaires orientent désormais ses objectifs vers sa cible initiale, celle qui a séduit les nombreuses communes traversées qui ont mis la main à la poche : la résurrection de la ligne Bordeaux-Lyon abandonnée par la SNCF en 2014.

Elle aurait d’ailleurs dû ouvrir en 2022. Mais la coopérative s’est...