economieSantéabonnés

Importations alimentaires : la naïveté coupable de l’Europe

24/02/2021

ARTICLE. Le Sénat vient de rendre un rapport d’information sur les graines de sésame importées d’Inde qui avaient fait scandale en septembre 2020. Les sénateurs pointent l’excessive naïveté de l’Union Européenne et ses déficiences en matière de contrôles. Une candeur qui condamne à nouveau le dogme libre-échangiste et l’incompétence européenne.

Importations alimentaires : la naïveté coupable de l’Europe

Dans son rapport d’information sur “les retraits et les rappels de produits à base de graines de sésame importées d’Inde” le Sénat n’y va pas de la main morte vis à vis de l’Union Européenne : pour Laurent Duplomb et Sophie Primas, tous deux LR et porteur du document : “Est en cause la philosophie du système européen qui repose sur une confiance candide dans ses partenaires commerciaux (...) Or la confiance n’induit pas forcément la naïveté”. Une ingénuité qui explique en partie la crise des importations de sésame.

En septembre dernier, des résidus d’oxyde d’éthylène, substance active interdite, sont détectés sur les graines de sésame, en Belgique. Le taux sur ce produit importé d’Inde, principal exportateur pour l’Europe, est alors alarmant : 602 fois la norme maximale. Les autorités européennes décident en octobre de rappeler tous les lots concernés. La France lance quant à elle des analyses complémentaires ainsi qu’une enquête, via la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF).

Les résultats sont édifiants : les nouveaux examens vont jusqu’à démontrer que l’oxyde d’éthylène (produit classé comme cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction) est parfois présent jusqu’à 186 mg/kg, soit 3 700 fois la limite maximale de résidus (LMR) autorisée au niveau européen ! A fin janvier, ce sont plus de 5 000 produits qui ont été pointés du doigt par la DGCCRF car présentant des anomalies. A ce jour, cette administration française n’a pas eu écho de cas d’intoxication spécifique lié à l’oxyde d’éthylène.

Mais elle ne recherche que depuis peu. Et l’enquête, bien qu’encore en cours, souligne l’état de cette passoire sanitaire que traversent les denrées alimentaires importées. Les études sur des lots de sésames importés d’Inde en 2018 ont révélé que ces derniers...

Contenu réservé aux abonnés

62 % de ce contenu restent à découvrir !

Pour le consulter, vous devez vous connecter ou vous abonner.

Chargement des commentaires...

Vous aimerez aussi