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Le cri du peuple égorgé par la mondialisation

CONTRIBUTION / OPINION. Pour notre contributeur, les mobilisations des agriculteurs partout en France sont le signe de la révolte d'un peuple contre une mondialisation qui l'asphyxie. Au-delà du simple soutien, un appel : la reconquête de la souveraineté populaire, nationale et, par là, alimentaire, est indispensable.

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© Alain ROBERT/SIPA


Labourage et pâturage étaient les deux mamelles de la France, mais Bruxelles et nos élites mondialisées, souhaitant sa destruction, ont vidé de son sang ce qui la nourrissait depuis des siècles.

Mais entendez-vous dans les campagnes, le cri du peuple égorgé par la mondialisation ? La seule vraie lutte, la lutte sociale du peuple par le peuple pour le peuple, a des allures de Grande Peur de 1789.

Les agriculteurs parlent vrai, écoutons les. Ils disent tout haut ce que l'on pense tout bas : « l'UE est le coupable ». Une Union européenne que le peuple français avait rejetée en 2005 et à laquelle nos soi-disant représentants, évidemment coupables eux aussi, nous ont forcé à participer toujours davantage contre nos intérêts. Pendant que les agriculteurs manifestent leur colère, le Parlement européen a voté en commission pour un nouvel accord inique de libre-échange avec le Chili après avoir ratifié l'accord avec la Nouvelle-Zélande. Ils continuent de les broyer avec un accord qui augmentera les quotas d'importation sans droits de douane sur les produits agricoles : porc, bœuf, viande ovine, volaille.

Comme d'habitude dans ces accords, aucune disposition qui impose aux produits agricoles chiliens d'être alignés sur la législation qui encadre la production de produits européens : veut-on vraiment continuer à importer de tels produits agricoles de l'autre bout de la planète ? C'est une catastrophe économique, sociale et environnementale.

Le Chili comptant environ 20 % des ressources mondiales de lithium, on peut légitimement se demander si cet accord n'a pas pour unique but d'importer cette ressource sans contraintes douanières. L'UE braderait donc encore l'agriculture française pour l'industrie automobile électrique allemande ?

Pour continuer dans la provocation et le mépris, la Commission européenne a également annoncé qu'elle présentera bientôt des propositions visant à étendre la libéralisation du commerce agricole avec l'Ukraine, qui iront évidemment à l'encontre de la protection...

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